Optimiser la gestion de l'herbe

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René Esvelin est éleveur laitier dans le Morbihan. Son système lui permet aujourd'hui d'être en autosuffisance fourragère, grâce à une valorisation maximale des surfaces en herbe. Il témoigne.

 

Carte d'identité


René Esvelin (© Web-agri)

  • 1,5 UTH
  • SAU : 41 ha
  • 254.000l de quota
  • 40 vaches laitières
  •  

    René Esvelin et sa femme sont éleveurs laitiers à Pluvigner dans le Morbihan. Le système de l’exploitation repose sur une valorisation maximale de l’herbe. A l’origine, le troupeau était composé de Prim’Holsteins. Aujourd’hui, René Esvelin remplace progressivement les Prim’Holsteins par des Montbéliardes : « Aujourd’hui, le cheptel est pour moitié Prim’Holsteins et pour moitié Montbéliardes. Les effectifs de Prim’Holsteins ont diminué naturellement, car sa durée de vie est plus courte. Avec la Montbéliarde, je m’autosuffis en renouvellement. J’ai même commencé le croisement industriel avec du Charolais et du Inra 95 afin d’augmenter la valorisation de la viande. »

    L’éleveur explique son choix : «  Pour moi, la Prim’Holstein, ce n’est pas la mieux adaptée au système herbager. C’est une vache à très fort potentiel : quoiqu’on lui donne, elle produit du lait. Avec une ration composée essentiellement d’herbe, elle maigrit. La Montbéliarde, elle, s’adapte à l’affouragement herbager. Quand l’herbe est riche, elle produit du lait. Quand la pousse de l’herbe ralentit, elle diminue sa production. J’aimerais quand même conserver quelques Prim’Holsteins car au fond de moi, je suis très génétique. »

    Rationaliser l'accès au pâturage

    Une grande partie de la surface de l’exploitation est consacrée  l’herbe : « Nous avons 35 ha majoritairement de ray-grass anglais et trèfle blanc en association. Nous avons très peu de prairies naturelles. Les 6 ha restant sont en maïs. » L’acquisition de 10 ha supplémentaires il y a 2 ans a permis à René Esvelin d’être en autosuffisance fourragère. Le système actuel est à 50ares/vache laitière. Ayant également repris le plan d’épandage associé à la surface, il se pose aujourd’hui la question d’élever quelques bœufs pour valoriser au maximum les fourrages.

    Les vaches sont au pâturage la majeure partie de l’année : « Dès fin janvier, début février, elles commencent à gratter ce qui a pu pousser ». René Esvelin gère ses surfaces en herbe en paddocks : « Depuis 3 ou 4 ans, j’ai le soucis de rationaliser l’accès au pâturage. Les parcelles sont coupées et j’ai aménagé un chemin au milieu des pâtures, ainsi, c’est plus rapide pour rentrer les vaches et l’accès  à la salle de traite reste propre. »

    La montbélairde s'adapte au système herbager

    L’éleveur essaie de limiter au maximum les apports en maïs : « Le silo est ouvert fin octobre, début novembre et jusqu’au 15 mars. Plus on retarde la ration avec le maïs, moins on en a à semer et plus on conserve de surfaces en herbe. » Les vaches sont complémentées par apport de 2 à 2,2kg de tourteau de colza dès qu’elles reçoivent du maïs.    

    René Esvelin a adapté son système pour plus de confort : « Je ne trais plus le dimanche soir ». Pour l’exploitant, la mise en place a été relativement simple : «  Les vaches ont mis un mois à s’adapter. La Prim’Holstein a tendance à être plus sensible et à engorger plus facilement. » Il a également aménagé sa salle de traite : « Le quai de traite a été transformé en salle de traite 2 fois 4 en épis. A l’intérieur, c’est le luxe : j’aime bien traire, alors je me suis fait de petits plaisirs. La fosse est carrelée, la laiterie a été revue avec des poutres apparentes, le plafond est en pvc. Je pars du principe qu’à partir du moment où on fait quelque chose qui nous plait, on a du plaisir. »

    « Aujourd’hui mon système me comble de joie. Au début, nous ne disposions pas de grand-chose au niveau référence ;  aujourd’hui, je sais comment naviguer. C’est un système qui n’est pas toujours facile à gérer mais j’ai toujours aimé un peu la difficulté. C’est à la fois enthousiasmant et cela peut-être un peu stressant. »

    Aperçu des marchés
    Vaches, charolaises, U= France 7,14 €/kg net +0,04
    Vaches, charolaises, R= France 6,99 €/kg net +0,05
    Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
    Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

    Météo

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