C'est une étude de l'université de Berne qui a lancé les débats. Elle ne fait pourtant aucune véritable révélation, mais elle fait couler beaucoup d'encre. Lait bio et lait "conventionnel" sont « de qualités nutritionnelles égales » selon cette étude. Mais les risques de germes dans le lait seraient plus élevés en bio. Explications, et extraits des débats en cours.
Les premiers mots employés par la presse suisse la semaine dernière ne pouvaient que susciter de vives réactions : « Une analyse discrédite l'or blanc étiqueté écolo » a lancé par exemple Le Matin, parlant d'une étude « explosive ». « Une étude remet en question les vertus du lait bio » titrait de son côté l'agence The Associated Press (AP), parlant de « conclusions explosives ». Les organisations suisses d'agriculture biologique n'ont pas manqué de répondre. Et les débats se poursuivent.
« Les auteurs n'ont rien compris »
Concrètement, l'étude conduite par le professeur Dr Jürg Blum à l'université de Berne démontre que les vaches bio produisent 5 à 12 % de lait en moins (faute de compléments nutritionnels en début de lactation), qu'elles souffrent plus souvent de mammites subcliniques, et que ces infections font courir le risque de voir les germes contaminer le lait. L'étude précise que le lait bio et « le lait traditionnel » (produit de manière conventionnelle) sont d'une « qualité équivalente » du point de vue nutritionnel.
« Réduire le lait bio et ses qualités au seul nombre de germes - par ailleurs faible - qu'il contient est un non-sens » réplique un communiqué de Bio Suisse, association suisse des organisations d'agriculture biologique. « Les auteurs de l'étude n'ont visiblement rien compris du tout aux principes mêmes de l'agriculture biologique. » Et d'expliquer : « Élevages respectueux des animaux, aliments correspondants aux vrais besoins de chaque espèce animale, pas d’utilisation préventive des antibiotiques, voilà ce qui fait la vraie qualité du lait bio. »
Bousculer la pensée unique
Le sujet fait débat dans la presse... et dans les discussions. « Une fois de plus l'idéologie sous-jacente à la production bio entre en conflit avec le monde réel » rapporte par exemple Stéphane sur son blog intitulé « Le meilleur des mondes ». Il souligne que l'étude de l'université de Berne « vient bousculer un peu la pensée unique qui prête à tout ce qui est bio une qualité supérieure d'une façon trop immédiate pour être honnête ».
Rappelons que l'agriculture biologique est une mise en oeuvre de cahiers des charges liés à des conditions de production mais pas à des normes de qualité des produits. Ce qui n'empêche pas que le producteur bio doive respecter la législation générale, sanitaire notamment (qualité du lait, santé des animaux, etc) comme dans toute exploitation qu'elle soit bio ou non. |
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