« Un jeune peut vivre de l’élevage, même en zone difficile »

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Jean-Paul Verrier n’est pas inquiet quant à l’avenir de la race gasconne, ni quant à l’avenir de l’élevage dans ces zones de montagne pourtant difficile des Pyrénées. Il faut dire que la Gasconne affiche un revenu disponible de 23.700 €/UTH en montagne. Explications et témoignage.

 


« La Gasconne est une race économe
et économique, qui permet, en zone
de montagne, de dégager un revenu
équivalent à celui d’un élevage de
plaine plus intensif. Aussi je crois
fermement en son avenir et à son
succès auprès des jeunes agriculteurs
car son élevage réclame de moindres
investissements » témoigne Jean Paul
Verrier, éleveur à Esparros, dans une
zone de montagne des Hautes Pyrénées.
(© Photo Nathalie Petit, Web-agri)

 

« Il faut savoir tirer parti de l’endroit où l’on se trouve. La race gasconne nous permet à nous, éleveurs, de dégager autant de revenus que l’exploitation d’une race aussi productive comme la Charolaise. La Gasconne est une race qui optimise des conditions difficiles et valorise une alimentation parfois inégale, tout en maintenant des performances tout à fait correctes », explique l’éleveur, représentant la race au sommet de l’élevage 2005.

« Je dois dire qu’il y a encore quelques années, nous étions un peu ridicules par rapport à d’autres grandes races. Aujourd’hui, l’amélioration gasconne a été telle que nous n’avons pas besoin de pratiquer du croisement industriel pour avoir de bonnes performances d’engraissement. Il y a 20 ans, le poids moyen d’un taureau gascon était de 900 kg, aujourd’hui, il est de 1.200 kg », souligne Jean-Paul Verrier.

« Sur mon exploitation, je commercialise des génisses de 4 ans et des vaches de réforme en label rouge Gascon. Le poids carcasse moyen de mes vaches est de 390 kg pour 780 kg de poids vif. »

« J’ai des vaches très fécondes, qui reviennent très vite en chaleur »

« Une des grandes caractéristiques de la Gasconne est sa capacité à valoriser différents régimes alimentaires, parfois peu appétents ou peu nutritifs », continue l’éleveur. « Une Gasconne adulte consomme 25 à 30 kg de foin jour, soit la moitié de la ration nécessaire à une vache charolaise. Dans notre région, les éleveurs qui ont des races comme la Blonde d’Aquitaine n’ont pas de meilleures performances d’engraissement que nos Gasconnes. »


Au Sommet de l’élevage 2005, Jean Paul Verrier a remporté plusieurs prix dont celui du championnat mâle adulte avec son taureau Nelson. A 8 ans, Nelson a eu une carrière exemplaire, il a été champion à Paris et plusieurs fois récompensé au concours spécial de la race gasconne. Aujourd’hui, Jean Paul est aussi fier de la relève, qui est bien assurée. Unimo, un fils de Relief, né le 20 février 2003 sur l’élevage de Georges Faulin, (09) vient de décrocher au sommet le premier prix de la section jeune mâle. En photo : Unimo, taureau gascon à Jean Paul Verrier, Esparros. Poids 880 kg.
(© Photo Nathalie Petit, Web-agri)

  

Un revenu disponible de 23.700 €/UTH en zone de montagne avec la race gasconne

« Sur mon exploitation, située à 700 m dans les Hautes Pyrénées, les terrains sont pentus et accidentés. Les bêtes restent dehors, soumises à de très fortes variations climatiques, de fin mars jusqu’au mois de décembre. Et pourtant, j’ai des vaches très fécondes, qui reviennent très vite en chaleur. J’ai toujours un veau par an. Sur mes terres où les fourrages ne sont pas de grande qualité, j’exploite vraiment à 100 % le potentiel de mes animaux. »

« Je me suis installé avec cette race et mon fils a l’intention de reprendre l’exploitation dans quelques années en poursuivant l’élevage Gascon. Je suis convaincu que cette race peut intéresser des jeunes agriculteurs, car elle nécessite un moindre investissement pour démarrer et fonctionne dans un schéma plus « économe », en frais alimentaires, vétérinaires,... la moindre performance en poids carcasse est largement compensée par les économies d’élevage. »

Ainsi, les résultats économiques des éleveurs de Gascons font état dans le département de l’Ariège, d’un revenu dégagé de 23.701 € disponible par UTH en 2003 (voir tableau ci-dessous).

Résultats technico-économiques des éleveurs bovins viande de race gasconne
Résultats observés en Ariège

 

Année 2002

Année 2003

Nombre d'exploitations

15

14

Nbre D'UGB bovines

71,1

68,8

Nbre de Vaches Allaitantes

49

48

Taux de vêlage

94,80%

93,30%

Taux de mortalité

4,30%

5,10%

Productivité Numérique

91,80%

90,30%

IVV

386

380

Production brute de viande vive totale en kg

17551

17444

Kg viande vive produite par UGB

247

249

Prix moyen du Kg viande vive produite

2,25 €

2,38 €

Produit brut bovin sans aides/UGB

533 €

595 €

Produit brut bovin avec aides/UGB

838 €

910 €

Coût de concentrés par kilo produit

0,23 €

0,26 €

Charges du troupeau / UGB

163 €

193 €

Charges de structures par ha de SAU

247 €

262 €

Marge brute bovine / UGB

573 €

674 €

Marge brute de l'exploitation par ha de SAU

708 €

778 €

Excédent brut de l'exploitation par ha SAU

461 €

517 €

Disponible par UTH

24 521 €

23 701 €

Source : Dominique Siret - Chambre d'Agriculture de l'Ariège - Organisme indépendant, étude diffusée sur le site internet de l’Upra Gasconne

Prochain rendez-vous de la race : à la fin du mois, les 29 et 30 octobre prochains pour une grande vente annuelle de génisses gasconnes à Espezel, dans l’Aude, accompagnée du concours départemental gascon.

Pour en savoir plus : Upra Gasconne, site http://www.gasconne.com ; e-mail : gascon@wanadoo.fr

Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,05 €/kg net +0,06
Vaches, charolaises, R= France 6,92 €/kg net +0,08
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

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