Les Européens ont fait de nouvelles concessions agricoles à l'OMC dans le cadre des négociations sur la baisse des barrières douanières dans le monde, mais ces offres ont été jugées mercredi 12 octobre insuffisantes par les Etats-Unis et excessives par la France.
Sous pression de ses partenaires pour abaisser les droits de douane que Bruxelles applique aux importations agricoles, le commissaire européen au Commerce, Peter Mandelson, a proposé à ses homologues américain, brésilien et indien réunis à Genève une baisse comprise entre 20% et 50%. Cette offre est une réponse à la proposition faite lundi par les Etats-Unis de réduire de 60% les aides agricoles internes qui faussent le plus les échanges mondiaux. Mais Washington, qui souhaite en échange pouvoir augmenter ses exportations vers l'Europe, réclame une baisse de 55% à 90% des droits de douane.
"Je suis déçu par le manque de progrès dans l'ouverture des marchés", a déclaré le représentant américain pour le Commerce, Rob Portman, avant de regagner Washington après trois jours de discussions entre Zurich et Genève. Devant la presse, il a estimé que les propositions de M. Mandelson aboutiraient à une baisse moyenne de 24,5% des droits de douane pratiqués par les Européens. "Cela ne convient pas. Je ne connais personne qui considère cela comme étant suffisant", a-t-il lancé, avant de promettre de revenir à Genève la semaine prochaine pour une nouvelle série de discussions avec ses collègues. Une réunion du Conseil général, qui réunit les 148 pays membres de l'OMC, est prévue le mercredi 19 octobre. Auparavant, le directeur général de l'OMC, Pascal Lamy, doit faire le point jeudi sur l'état des négociations.
Les pays membres n'ont plus que deux mois jour pour jour pour préparer leur conférence ministérielle de Hong Kong, qui doit boucler les deux-tiers du cycle de négociations lancé à Doha (Qatar) en 2001. Le cycle de Doha, paralysé par les différends agricoles, aurait dû être conclu fin 2004 et un échec à Hong Kong pourrait signifier la fin des négociations. "La pression monte. Je compte sur un degré de pression qui permettra de prendre des décisions", a espéré le ministre australien du Commerce, Mark Vaile. Les dernières propositions de Bruxelles n'ont pas été annoncées de source européenne, mais la ministre française du Commerce extérieur, Christine Lagarde, a révélé que M. Mandelson avait offert de limiter à environ 160 le nombre de produits que l'UE souhaite faire reconnaître comme "sensibles". Ce chiffre correspond à un pourcentage de 8% des quelque 2.000 produits agricoles déclarés à l'OMC, alors que Bruxelles réclamait auparavant une proportion de 10% de produits pouvant faire l'objet de baisses moins fortes des droits de douane. Washington veut limiter leur nombre à 1% du total.
La ministre française a également critiqué le manque de concertation entre M. Mandelson et les Etats membres. "Nous nous assurons scrupuleusement qu'il y a une transparence totale avec les Etats membres dans ce que nous faisons", a répondu l'intéressé devant la presse. Les importateurs nets de produits agricoles du G10 (Japon, Corée du Sud, Norvège, Suisse...), qui appliquent souvent des tarifs douaniers très élevés, ont quant à eux rejeté les demandes américaines de baisse des droits de douane.
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