La France exclut de nouveau que l'on touche à la PAC

Le ministre français de l'Agriculture, Dominique Bussereau, a une nouvelle fois exclu, dimanche 11 septembre à Londres, que l'on touche à la politique agricole commune (PAC), estimant que le Royaume-Uni était complètement isolé au sein de l'Union européenne sur ce sujet.

"Il y a eu un accord politique en 2002, il est hors de question d'en changer", a déclaré le ministre devant la presse en marge d'une réunion informelle avec ses homologues européens. "Il ne s'agit pas d'un débat entre la France et l'Angleterre, il s'agit d'une position de l'Angleterre qui est une position différente de tous les autres pays européens", a-t-il jugé. "Nous n'étions pas isolés avant, nous ne le sommes pas maintenant", a rétorqué lors d'une conférence de presse la secrétaire d'Etat britannique à l'Agriculture, Margaret Beckett, dont le pays a pris début juillet pour six mois la présidence de l'UE.

La question de PAC est revenue sur le tapis en juin lors des négociations infructueuses sur le budget européen pour la période 2007-2013, quand le Royaume-Uni a lié tout réexamen de son rabais aux finances communautaires à une baisse des dépenses agricoles. Mme Beckett a cependant refusé dimanche devant la presse de "se laisser entraîner dans une discussion sur les perspectives financières" (le budget européen pour 2007-2013). "On commence à peine à appliquer la nouvelle politique agricole, on applique les nouvelles règles environnementales, les nouvelles règles de paiement... Donc le débat sur rechanger quelque chose qui vient de changer est absurde", a de son côté poursuivi M. Bussereau.

La commissaire européenne à l'Agriculture, Mariann Fischer-Boel, que la position britannique sur les dépenses agricoles laisse depuis le début perplexe, a renchéri en rappelant que la réforme de la PAC "n'était même pas (encore) entrée en application dans la majorité des Etats membres" de l'UE. "Je me demande si le Royaume-Uni voit que nous avons fait une réforme", a-t-elle ajouté, également en marge de la réunion ministérielle.

En octobre 2002, les chefs d'Etat et de gouvernement de l'UE ont conclu à l'unanimité un accord politique à Bruxelles qui sanctuarise jusqu'en 2013 le montant de la majeure partie des dépenses de la PAC. Huit mois plus tard à Luxembourg, leurs ministres de l'Agriculture ont de leur côté bouclé la réforme de cette même PAC, en décidant de couper tout lien entre le montant des aides directes aux exploitants et le niveau de leur production ("découplage").

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