Des écologistes bretons dénoncent un décret relatif aux élevages intensifs

L'association écologiste Eau et rivières de Bretagne a dénoncé jeudi la publication d'un décret relevant les seuils à partir desquels les élevages intensifs doivent être autorisés par les préfets, au risque de provoquer un surcroît de pollution des eaux et des sols.

"Après la remise en cause de l'interdiction d'extension des élevages dans les zones saturées de lisier et l'assouplissement des règles d'épandage de lisier déjà intervenues en juin, ce décret est un nouveau coup bas porté à la protection de l'environnement", a estimé Camille Rigaud, président de l'association, dans un communiqué.

L'association déplore que ce décret, publié le 13 août, relève les seuils d'autorisation pour les veaux de 100% (de 200 à 400 têtes de bétail) et pour les volailles de 50% (de 20.000 à 30.000 animaux). En vertu de ce décret, "la majorité des poulaillers industriels pourront être mis en service moyennant une simple formalité de déclaration.

Il n'y aura plus ni étude d'impact sur l'environnement, ni aucun examen technique préalable du projet", regrette Eau et rivières de Bretagne. "Même dans les zones vulnérables à la pollution par les nitrates (61 départements) et dans les zones excédentaires de lisier (120 cantons dont 104 en Bretagne), les préfets ne pourront plus s'opposer à la multiplication des élevages soumis à simple déclaration", s'indigne l'association.

Le décret maintient certes à 450 têtes le seuil des élevages porcins soumis à autorisation, mais M. Rigaud tire déjà la sonnette d'alarme : "Après les poulaillers, ce sera sûrement au tour des porcheries". Dans une lettre ouverte début mars au ministre de l'Ecologie de l'époque Serge Lepeltier, plusieurs ONG, associations écologistes et de consommateurs s'étaient déjà alarmées du contenu du décret, alors en projet.

Elles avaient notamment souligné que cette décision allait faire fondre le nombre d'élevages soumis à autorisation et à des contrôles en France : 3.608 dorénavant pour les gros élevages de volailles contre 6.175 auparavant. Les déjections d'animaux provoquent des excédents d'azote ("nitrates"), de phosphore et d'ammoniac qui s'infiltrent dans l'eau.

Elles dégradent ainsi la qualité de l'eau, tuent les poissons et provoquent l'apparition d'algues qui elles-mêmes étouffent la vie aquatique. Le problème est particulièrement aigu en Bretagne, qui fait plus de la moitié de la production porcine nationale et le cinquième de la production avicole.

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