Le secrétaire national des Verts, Yann Wehrling, a réclamé "l'arrêt immédiat et total" de l'irrigation des cultures, lors d'une visite vendredi de plusieurs sites du Marais poitevin particulièrement touchés par la sécheresse.
"Contrairement à ce que dit le gouvernement, la situation est très grave. Il faut arrêter l'irrigation partout et tout de suite, sinon il y aura des conséquences dès la rentrée sur l'eau potable", a-t-il déclaré à l'AFP. M. Wehrling s'en est particulièrement pris à "l'aberration" de la culture du maïs, grosse consommatrice d'eau, pour nourrir le bétail, et a réclamé un retour à des cultures fourragères plus économes.
"Nous demandons au gouvernement des engagements précis sur une réorientation des aides, notamment communautaires, qui encouragent actuellement une culture intensive d'irrigation vers une agriculture moins consommatrice d'eau", a-t-il ajouté.
Le responsable des Verts, qui s'est rendu à Marans, Damvix et Mauzé-sur-le-Mignon, trois communes de Charente-Maritime, Vendée et Deux-Sèvres proches du Marais, a également dénoncé "l'incohérence de la gestion de l'eau par les services de l'Etat". "Chaque préfet agit dans son coin et des situations identiques font l'objet de mesures disparates", a-t-il dénoncé. Il a également demandé aux préfets de "faire appliquer la loi" contre les agriculteurs qui ne respectent pas les arrêtés d'interdiction d'irrigation, au lieu de "fermer les yeux".
M. Wehrling, accompagné de plusieurs responsables de Verts, a rencontré élus locaux et responsables d'associations lors de cette visite sur plusieurs sites emblématiques de la situation dénoncée par les Verts, comme une ancienne prairie naturelle du marais reconvertie en champ de maïs ou le lit totalement à sec de la rivière Mignon, victime de l'irrigation.
La région Poitou-Charentes est l'une des régions les plus sévèrement touchées par la sécheresse qui frappe la France depuis plusieurs mois, avec des déficits pluviométriques approchant en certains endroits 40% à 50% par rapport à une année normale, notamment dans le marais poitevin.
Les préfectures de la Charente et des Deux-Sèvres ont pris vendredi des arrêtés interdisant quasi-totalement l'irrigation des cultures, de jour comme de nuit, pour faire face à un risque de rupture dans l'alimentation en eau de plusieurs agglomérations. La Vienne a elle aussi renforcé vendredi les restrictions à l'irrigation, désormais totalement interdite sur 75% des surfaces irriguée. La Vendée voisine est également dans une situation jugée "très préoccupante" par les autorités, qui ont limité l'irrigation pour l'agriculture à quatre nuits par semaine.
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