Choisir les espèces et variétés fourragères

Implanter une prairie est un investissement, le plus souvent pour plusieurs années contrairement aux cultures annuelles classiques (céréales, …). La productivité et la pérennité d’une prairie tiennent en grande partie du choix judicieux des espèces et variétés fourragères et à la réussite de l’implantation.

Critères de choix des espèces fourragères :

Au moment d’établir une nouvelle prairie il faut répondre aux questions suivantes, dans l’ordre strict présenté si dessous :

• Pour quelle durée ?
• Pour quelles conditions de sol et de climat ?
• Pour quel mode d’exploitation ?
• Pour quelle époque de production ?

Il peut paraître paradoxal de ne pas citer le rendement dans les critères importants de choix, mais ce n’est effectivement pas un élément déterminant. Il est plus important d’obtenir 1 tonne de matière sèche en été que 2 tonnes au printemps, où l’herbe est souvent en excèdent.

D’autres critères n’entrent pas vraiment en ligne de compte dans le choix des espèces fourragères, mais sont plutôt des caractéristiques qu’il faut connaître pour s’en accommoder et se préparer à y remédier ; vitesse d’installation, valeur alimentaire…

•   Durée de vie ou pérennité des espèces :

C’est un des points essentiels à prendre en compte lors du choix, car la longévité de la prairie dépend avant tout de la pérennité naturelle des espèces fourragères choisies. Depuis la culture dérobée (6 mois) jusqu’à la prairie de très longue durée (+ 10 ans), tous les intermédiaires sont possibles.

• Adaptation au sol et au climat :

Les espèces fourragères mises à disposition des éleveurs présentent une très grande souplesse d’adaptation au climat et aux sols français, même si elles peuvent connaître quelques limites en conditions extrêmes. Sol et climat sont des éléments non modifiables auxquels il faut
s’adapter.

•   Mode d’exploitation :

Toutes les espèces ne présentent pas la même aptitude aux différents mode de valorisation, pâturage, affouragement en vert, ensilage, enrubannage, foin. Certaines espèces ont une vocation bien nette pour un mode d’exploitation donné (luzerne = fauche), d’autres sont plus polyvalentes (dactyle = fauche / pâturage). Par ailleurs l’adaptation d’une espèce varie aussi en fonction de son cycle de végétation (pâturage de la fétuque élevée en déprimage et sur les repousses)

•   Epoque de production :

Dans une exploitation la prairie semée est un maillon important de l’alimentation du troupeau, aussi elle ne doit pas être considérée seule mais par rapport aux autres fourrages et en particulier la praire naturelle. Il faut bien se poser la question : A quel moment ai-je le plus besoin d’herbe ?
Les nombreuses espèces fourragères sélectionnées, mises à disposition des éleveurs permettent d’étaler la production par rapport à la pousse des espèces sauvages qui composent les praires naturelles.

Courbe de production des prairies temporaires

• Choix des associations en fonction du mode d’exploitation principal

Critères de choix des variétés fourragères :

Avant de choisir une variété dans l’espèce retenue, il est indispensable de connaître certains critères et termes utilisés pour retenir le type variétal le plus adapté. Dans les critères déterminants dans le choix d’une variété on trouve : l’alternativité, la remontaison, la ploïdie, la précocité, la souplesse d’exploitation, la résistance aux maladies, le rendement, …. (voir « guide implantation des prairie »*).

En 20 ans, les grandes espèces fourragères ont connu des améliorations génétiques très importantes, qui vont dans le sens de la performance des systèmes d’élevage. Rendement, appétence, résistance aux maladies, souplesse d’exploitation, digestibilité, etc …, autant de caractéristiques améliorées que vous pourrez apprécier sur les variétés récentes. 

  Quelques illustrations du progrès génétique

Pour en savoir plus !

• Sur les espèces et variétés fourragères ; mélanges d’espèces fourragères, adaptation des légumineuses au PH du sol, critères d’aptitude aux différents modes d’exploitation, profondeur d’enracinement, vitesse d’installation, valeur alimentaire, résistance à la concurrence et au piétinement, exigence de fertilité de sol, appétibilité en pâture, évolution de la matière sèche en fonction de la ploïdie, importance des critères de choix entre les espèces et variétés, ….
• Sur les clés de réussite de l’implantation et de la rénovation des prairies ; époque et dose de semis, préparation de sol, mode de semis, diagnostic parcellaire, technique de rénovation ou d’amélioration des praires, …
 
Consultez le « guide d'implantation des prairies », à commander en cliquant ICI.