Le Premier ministre britannique Tony Blair, qui assurera la présidence européenne à partir du 1er juillet, a affirmé être prêt à "dépenser plus" pour l'Europe, mais au bénéfice des emplois plutôt que "des vaches", dans une tribune parue mercredi dans la presse allemande.
"Nous ne voulons pas d'un budget qui continue à verser sept fois plus pour l'agriculture que pour la recherche-développement, la science, la technologie, la formation et l'innovation réunies", a plaidé M. Blair dans le quotidien populaire Bild. "Nous devons investir dans l'innovation et la formation, et non pas subventionner chaque vache à hauteur de deux euros par jour", a-t-il ajouté dans cette tribune intitulée "De l'argent de l'UE pour des emplois, pas pour de vaches".
"40% des dépenses vont dans la politique agricole, un secteur où travaille moins de 5% de la population. Ce budget ne rend justice ni aux besoins des citoyens ni aux défis de l'Europe", a encore fait valoir M. Blair, pourfendeur de la Politique agricole commune (PAC) qui profite essentiellement à la France. "La Grande-Bretagne est prête à payer plus. Mais seulement si l'argent va à des pays pauvres et non des pays riches. Et s'il est dépensé pour la bonne politique", a ajouté M. Blair.
Le dirigeant britannique a été accusé par l'actuelle présidence luxembourgeoise de l'UE de priver d'aides substantielles les pays entrants, en refusant de renoncer à la ristourne de 4,5 milliards d'euros dont Londres bénéficie sur sa contribution au budget. "En Europe, la Grande-Bretagne a toujours payé sa contribution loyalement. Même avec le rabais, nous avons contribué (financièrement à l'UE) deux fois et demie plus que la France et l'Italie", affirme-t-il. Enfin, M. Blair a défendu sa version de l'Europe sociale.
"L'UE est bien plus qu'une zone de libre échange. Les gens veulent du travail, mais ils veulent aussi la sécurité et la protection de l'environnement. Ils veulent le maintien de valeurs européennes. Ils veulent une Europe forte dans le monde". "La Grande-Bretagne est pour une Europe sociale, mais ce doit être une Europe sociale qui corresponde au monde d'aujourd'hui", a plaidé le Premier ministre.
"Nous devons faire face aux défis économiques provenant non seulement d'Amérique et du Japon, mais aussi de l'Inde, de la Chine et d'autres pays émergents", a-t-il ajouté. "Sans travail et croissance, nous n'atteindrons jamais (nos) buts et nous ne pourrons pas non plus conserver notre modèle de société européen", a-t-il encore dit.
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