La présidence luxembourgeoise de l'UE, "résolue" à arracher un accord sur le budget européen au sommet de Bruxelles, a appelé chacun à des "sacrifices" lundi, alors que la rencontre menace de virer à l'affrontement entre Tony Blair et Jacques Chirac.
"Nous sommes résolus à parvenir à un accord lors du Conseil européen de jeudi et vendredi", a déclaré le chef de la diplomatie grand-ducale Jean Asselborn, après le dernier tour de table des 25 avant la réunion. "Cela ferait du bien à l'Europe", a-t-il ajouté, en référence à la crise ouverte par le non franco-néerlandais à la Constitution européenne. Il a souligné qu'un accord passait "par l'élaboration d'un compromis équilibré et donc, par l'acceptation de sacrifices".
En tournée européenne, le Premier ministre britannique avait auparavant jeté depuis Moscou de l'huile sur le feu du débat budgétaire. Déterminé à sauver le rabais dont son pays bénéficie depuis 1984, M. Blair a porté le fer contre les aides agricoles dont la France bénéficie largement et sur lesquelles le président Chirac a exclu de "transiger". "Vous ne pouvez pas discuter de l'existence du rabais britannique à moins de discuter de l'ensemble du financement de l'Union européenne, y compris du fait que 40% va toujours à l'agriculture", a martelé Tony Blair. "Nous devons poser la question de savoir si, au début du XXIe siècle, un budget qui est formulé de cette façon est la réponse aux problèmes de l'Europe aujourd'hui. Je ne pense pas que ce soit le cas", a-t-il insisté, promettant d'être "diplomatique mais ferme" à Bruxelles.
Le Premier ministre britannique dînait lundi soir à Berlin avec le chancelier allemand Gerhard Schröder. Ses entretiens mardi à Luxembourg avec le Premier ministre Jean-Claude Juncker, à qui il succèdera le 1er juillet à la tête de l'UE, puis à Paris avec M. Chirac seront cruciaux pour tenter de dénouer la situation. Sans surprise, l'ultime conclave des chefs de la diplomatie des 25 sur le budget n'a rien donné dimanche soir à Luxembourg.
Le ministre espagnol des Affaires étrangères, Miguel Angel Moratinos" a décelé "une volonté générale de trouver un accord". Tout en réitérant la position de Paris sur la politique agricole commune (PAC), le nouveau ministre français, Philippe Douste-Blazy, s'est aussi montré relativement optimiste lundi. Il a souligné n'avoir "jamais vu un calme plat" à la veille d'un sommet.
Plus prudent, l'Allemand Joschka Fischer a estimé qu'il reviendrait à M. Juncker "de décider s'il est réaliste de rechercher un accord maintenant, ou si nous nous en tenons à une solution intérimaire qu'il reviendra à la présidence britannique de faire avancer". A l'instar de M. Blair, le secrétaire au Foreign Office Jack Straw a renouvelé au Grand-Duché la menace d'un "veto" de son pays. La ristourne du Royaume Uni est apparue une nouvelle fois comme la clé de la négociation.
La "quasi-totalité" des Etats membres sont favorables à sa remise en cause, selon la ministre française aux Affaires européennes Catherine Colonna. La présidence luxembourgeoise propose de geler le rabais à 4,6 milliards d'euros en 2007, puis de le diminuer progressivement. Isolé sur le rabais, le Royaume Uni peine aussi à trouver des soutiens dans sa contre-offensive sur la PAC, selon des diplomates. Seuls la Suède et les Pays-Bas y ont fait allusion à Luxembourg.
A Bruxelles, la Commission européenne a qualifié de "simplistes" les accusations de Tony Blair. L'Allemagne, elle, a réaffirmé l'appui jusqu'ici sans faille de Gerhard Schröder à Jacques Chirac. Le gouvernement allemand "attend de toutes les parties qu'elles soient disposées à bouger", a déclaré son porte-parole, Bela Anda. "En ce qui concerne les subventions agricoles, le chancelier Gerhard Schröder est pleinement sur la même ligne que le président français", a-t-il cependant ajouté.
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