Tony Blair demande des changements dans les dépenses agricoles de l'UE

Le Premier ministre britannique Tony Blair a demandé lundi des changements fondamentaux dans les dépenses agricoles de l'UE et a prévenu qu'il serait "ferme" pour défendre le rabais britannique face au président français Jacques Chirac et aux autres dirigeants de l'Union.

"Vous ne pouvez pas discuter de l'existence du rabais britannique à moins que vous ne discutiez de l'ensemble du financement de l'Union européenne, y compris du fait que 40 % (de ce financement) va toujours à l'agriculture alors qu'elle n'emploie que 5 %" des actifs, a déclaré M. Blair, évoquant la Politique agricole commune (Pac) devant la presse à l'issue d'une rencontre avec le président Vladimir Poutine près de Moscou.

Le rabais britannique a été obtenu par la Grande-Bretagne en 1984, après un bras-de-fer de cinq ans entre la "Dame de Fer" Margaret Thatcher et les dirigeants allemands et français de l'époque. Ce rabais, qui a fait la semaine dernière l'objet d'une passe d'armes entre le Premier ministre britannique Tony Blair et le président français Jacques Chirac, est au centre des discussions de l'UE sur son projet de budget.

"Nous devons poser la question de savoir si, au début du XXIè siècle, un budget qui est formulé de cette façon est la réponse aux problèmes de l'Europe aujourd'hui. Je ne pense pas que ce soit le cas", a insisté lundi M. Blair à Moscou, première étape d'une tournée européenne. Ces déclarations interviennent à quelques jours du sommet des chefs d'Etat et de gouvernement de l'UE prévu jeudi et vendredi à Bruxelles, au cours duquel un accord sur le budget communautaire 2007-2013 doit être trouvé.

Le président français Jacques Chirac --visé à demi-mots par M. Blair alors que la France, première puissance agricole de l'Europe, est aussi le premier bénéficiaire de la Pac--, a prévenu vendredi dernier qu'il refusait toute renégociation de l'accord sur le financement de la Pac, souhaitée par la Grande-Bretagne, en affirmant qu'il "n'était pas disposé à transiger sur cet accord unanime".

"Je ne suis pas disposé à transiger" a-t-il dit à propos de cet accord conclu en 2002 et qui a sanctuarisé les aides aux agriculteurs jusqu'en 2013. Le chancelier allemand Gerhard Schröder est venu à l'aide de M. Chirac en soulignant que l'accord de 2002 était "un compromis" qui avait rendu possible l'élargissement de l'UE de 15 à 25. Interrogé par un journaliste à Moscou pour savoir si les importantes subventions agricoles accordées à la France pouvaient être considérées de facto comme des rabais accordés à Paris, M. Blair a refusé de répondre.

"Je serai diplomate mais ferme" pour défendre le rabais britannique, a-t-il assuré, à la veille d'une rencontre avec le président français et alors qu'il devait dîner lundi soir à Berlin avec le chancelier Gerhard Schröder. Mardi, il rencontrera aussi à Luxembourg le Premier ministre luxembourgeois Jean-Claude Juncker qui préside jusqu'au 30 juin l'Union européenne.

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