La journée d’étude sur les races domestiques en péril, organisée par la Société d’ethnozootechnie à l’Institut supérieur d’agriculture de Beauvais a permis de dresser le bilan français de 30 ans de sauvegarde.
Coralie Danchin ©Web-Agri |
Le travail de Annick Audiot, Anne-Lauvie, Jacques Bouger et Coralie Danchin sur le sujet a été présenté lors de cette journée. Les auteurs rappellent tout d’abord que « la France est une terre d’élevage » qui compte en théorie : 40 races de vaches, 50 races de moutons, 10 races de chèvres et 20 races de chevaux. En réalité, « 99% des effectifs caprins sont représentés par 2 races et 75% des effectifs bovins sont représentés par 3 races ». |
Ils expliquent l’intérêt de protéger la biodiversité : « La sélection est basée sur l’utilisation de la variabilité génétique intra ou inter races, donc moins de variabilité c’est moins de sélection. La biodiversité, c’est aussi une assurance pour le futur : c’est pouvoir être en mesure de répondre aux besoins et attentes à venir. »
La France, une terre d'élevage
« Un cri d’alarme a été poussé dans les années 70 au niveau mondial par la FAO et au niveau français par la Société d’ethnozootechnie. » C’est alors que se mettent en place des programmes de conservation. Le dispositif institutionnel manque cependant d’homogénéité. En 1983, le BRG (Bureau des ressources génétique) est créé pour coordonner les actions nationales. Parallèlement, on assiste à la création de conservatoires régionaux.
Une vingtaine de races sauvées de l'extinction
« Le bilan apparaît contrasté suivant les espèces considérées ». Les actions les plus anciennes concernent les bovins et les porcins : « Une vingtaine de races ont été sauvées de l’extinction, 15 bovines et 5 porcines ». Aujourd’hui, on assiste à une progression des effectifs en bovins par le nombre de troupeau et en porcins par la taille des troupeaux. Chez les ovins et caprins, les actions de conservation ont d’abord été mises en place localement. Les résultats sont variables : le suivi des effectifs est difficile à réaliser et certaines races sont très dépendantes du contexte économique local. Pour ce qui est des équins et asins, les Haras ont une très forte action nationale : « La France est un des seuls pays à sauver la quasi-totalité de ses races de traits ». Mais le bilan est moins bon pour les ânes, où les initiatives sont récentes et pour les poneys, à cause de l’introduction de sang étranger dans les races locales.
Après 30 ans, le bilan est plutôt positif mais hétérogène. Les auteurs soulignent « la nécessité d’engager une réflexion sur la place des pouvoirs publics dans la gestion des ressources génétiques animales, ainsi que sur les rôles respectifs du niveau national, des collectivités territoriales et des acteurs locaux impliqués ».
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