Les Australiens devraient bientôt pouvoir de nouveau déguster du roquefort, alors que les fromages au lait cru progressent aussi aux Etats-Unis, deux pays dans lesquels ils sont quasiment bannis.
L'organisme de surveillance sanitaire des aliments Food Standards Australia New Zealand (FSANZ) vient de recommander aux autorités que le fromage d'Aveyron, fabriqué avec du lait cru de brebis, soit autorisé à la vente en Australie. Une délégation venue de Sydney doit visiter la semaine prochaine les caves de Roquefort, afin de contrôler les conditions sanitaires lors de la fabrication de ce fromage français persillé.
"Même si nous sommes optimistes, nous ne voulons pas préjuger de l'issue des discussions", a déclaré jeudi à l'AFP Thierry Zurcher, directeur général du Roquefort la Société. En raison de craintes de contamination par la bactérie listeria, l'Australie et la Nouvelle-Zélande avaient notamment fermé leurs frontières aux importations de roquefort il y a une dizaine d'années.
"Si l'embargo est levé, 15 à 20 tonnes de roquefort pourraient être dans un premier temps exportées vers ces deux pays, un chiffre à comparer aux 4.000 tonnes distribuées dans le monde", estime M. Zurcher.
Le roquefort - 18.000 tonnes produites chaque année à partir de 90 millions de litres de lait de brebis - est en revanche commercialisé normalement aux Etats-Unis, qui en importent 1.000 tonnes chaque année, précise M. Zurcher.
Ce pays, très à cheval sur les règles sanitaires en matière alimentaire, ne laisse pas entrer sur son territoire les fromages au lait cru dont le temps d'affinage est inférieur à 60 jours. Or un roquefort ne parvient à maturité qu'au bout de 3 mois.
Mais les choses pourraient bouger même aux Etats-Unis où les rangs des amateurs de fromages qui ont du caractère s'étoffent chaque année. Les Américains consomment actuellement 14 kilos de fromage par an, soit 75 % de plus qu'il y a 25 ans. Et la part des fromages artisanaux a progressé encore plus vite.
D'autre part, selon les professionnels de la filière laitière, la commission Codex alimentarius, instance des Nations unies chargée du code sanitaire pour le commerce agroalimentaire mondial, vient de réviser sa réglementation, "ne considérant plus la pasteurisation comme le seul moyen de protéger le fromage contre les bactéries".
C'est dans les années 40, avant la généralisation des camions frigorifiques, que Washington a interdit les fromages au lait cru affinés en moins de 60 jours, estimant que ce laps de temps était trop court pour tuer les mauvais germes.
Les fromages français ne sont pas les seuls frappés d'interdit: des spécialités danoises, italiennes ou suisses réalisées à partir de lait cru ne peuvent passer les frontières américaines ou australiennes.
Riche de ses 400 variétés de fromages et de sa quarantaine d'AOC fromagère, la France est le premier producteur européen du secteur avec 1,7 million de tonnes produites en 2004 (15 % avec du lait cru). L'an dernier elle a exporté 574.000 tonnes dont 487.000 tonnes dans l'Europe des 25.
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