Après des records de froid et de neige en Limousin, ce sont des records de sécheresse qui sont en train d'être battus, en Haute-Vienne et en Corrèze notamment, une situation inquiétante pour les agriculteurs qui scrutent le ciel dans l'attente de chutes de pluies.
Selon Météo France, la Haute-Vienne n'a pas connu d'automne et d'hiver aussi secs depuis 30 ans, avec une pluviométrie d'à peine 360 mm depuis septembre (soit un déficit de 200 mm), alors que cette période est l'une des plus sèches depuis 50 ans en Corrèze, où les déficits pluviométriques de janvier et février ont atteint 40% et 55%.
Après la tenue mardi d'un comité de suivi de la sécheresse à Paris, le gouvernement a d'ailleurs appelé dans une circulaire les préfets à la vigilance, les invitant à prendre des mesures de restriction (arrosage, remplissage des piscines etc.) en fonction de l'état des ressources en eau.
"Concernant les cours d'eau et les nappes phréatiques (en Limousin), comme dans la grande majorité des régions, nous sommes en dessous des valeurs moyennes" mais "pour l'instant on ne peut pas qualifier cette situation d'exceptionnelle", souligne Patrick Fayard, responsable de la cellule hydrométrie et hydrologie à la Direction régionale de l'environnement (Diren).
"Le secteur le plus touché est la Corrèze où on a des débits équivalent à un mois de juin", précise-t-il, ajoutant que partout ces débits "vont continuer à baisser".
La situation, qui n'est pas pour l'heure alarmante, commence toutefois à inquiéter les agriculteurs. "Il n'y a pas péril en la demeure mais le péril peut arriver rapidement si on a un mois complet sans pluie", affirme Henri Soulier, le directeur de la Chambre régionale d'agriculture du Limousin.
"Les ressources en eau ne sont pas très hautes et il va falloir être vigilants", poursuit-il. "Nous ne connaissons pas de sécheresse agricole pour le moment mais s'il ne pleuvait pas dans les 15 prochains jours, ça pourrait devenir critique", confirme Françoise Marguerat, climatologue au centre de météorologie de Limoges.
A l'approche du printemps, les craintes des agriculteurs se portent en particulier sur les cultures de maïs, de fruits et de légumes ou encore de tabac qui débuteront bientôt. "On est très inquiet pour l'approvisionnement en eau des cultures. Les prélèvements dans les rivières seront impossibles si les débits des cours d'eau restent bas", redoute Tony Cornellisen le président de la FDSEA Corrèze.
Philippe Leymat, le président des Jeunes Agriculteurs de la Corrèze, met de son côté l'accent sur une bonne gestion de l'irrigation: "On connaît nos besoins, notamment en terme de durée d'irrigation, et si on limite les apports d'eau, on pourra tenir plus longtemps avec le même volume".
Mais, insiste-t-il, "il faut qu'il pleuve dans le mois".
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