PARIS, 1er mars 2005 (AFP) - L'engouement des Français pour les chevaux, poneys et ânes au travers des loisirs et du sport, constitue un ballon d'oxygène pour nombre de vétérinaires des campagnes, qui voient ainsi leur activité redynamisée.
La France compte actuellement environ 700.000 chevaux, dont 65 % dédiés uniquement aux loisirs.
Le nombre de vétérinaires strictement équins a été multiplié par trois en dix ans, indique à l'AFP Véronique Bianchetti, vice-présidente du Conseil de l'Ordre des vétérinaires, présente sur le stand des vétérinaires au Salon de l'agriculture. Ils sont actuellement 405 sur un total de 13.489.
« Lorsque j'ai commencé à pratiquer dans les années 70, je n'ai pas pu être vétérinaire équin d'emblée car cette activité ne se justifiait pas à elle seule », témoigne Francis Desbrosse, praticien dans l'une des dix grosses cliniques vétérinaires équines de France, avec un fichier de 13.561 clients.
A ses débuts, il exerce comme vétérinaire mixte (bovins, chevaux, chiens). Au fil des ans, l'environnement change. Le nombre de bovins diminue tandis que celui des chevaux augmente. « La médecine rurale n'avait plus d'avenir, je me suis alors spécialisé dans la médecine équine », explique-t-il.
Cette évolution est particulièrement bien accueillie par le milieu vétérinaire qui y voit là un moyen de susciter des vocations en milieu rural où le nombre de vétérinaires a été quasiment divisé par cinq en 30 ans.
En 1972, 85 % des vétérinaires travaillaient en milieu rural. En 2003, ils n'étaient plus que 18 %, précise Mme Bianchetti.
Installé depuis 1986, Jean-François Mazeaud assure n'avoir pu maintenir son activité en milieu rural que grâce aux chevaux. « Les fermes ont disparu au profit des résidences secondaires. Les nouveaux arrivants ont acheté des chevaux qu'ils ont traité comme de véritables animaux de compagnie », souligne-t-il.
« Si mon chiffre d'affaires est stable depuis plusieurs années, c'est grâce aux interventions équines qui représentent désormais 25 % de ce chiffre », note-t-il.
Avec la crise de la vache folle, les vétérinaires ont en outre été mis à rude épreuve, procédant à un nombre incalculable d'euthanasies de bovins. « Ce n'est pas l'image que j'avais de mon métier », souligne M. Mazeaud. « J'ai retrouvé goût à mon métier grâce aux chevaux », affirme-t-il, en soulignant que leurs propriétaires entretiennent une relation très étroite avec le vétérinaire.
Une clientèle prête aussi à payer des fortunes pour remettre son animal sur pied. Certaines interventions délicates (fractures, coliques) coûtent en effet plusieurs milliers d'euros. Parfois, « nous sommes obligés de calmer nos clients qui insistent pour une intervention, en leur expliquant que l'on va dans une impasse », affirme même M. Desbrosse.
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