Lemétayer (FNSEA) met en garde contre "la tentation" du non

"C'est vrai que l'ambiance actuelle dans les campagnes est faite de beaucoup d'interrogations à l'égard de l'Europe. C'est normal avec la manière dont on s'y prend", a-t-il dit aux journalistes après un entretien d'une heure avec M. Chirac à l'Elysée. "Il peut y avoir des tentations" de voter "non", a estimé M. Lemétayer en souhaitant toutefois que "les agriculteurs se posent bien la question de l'Europe".

Le chef de l'Etat doit aussi recevoir vendredi le président des Jeunes agriculteurs, Bernard Layre, à la veille de l'inauguration du Salon de l'Agriculture.

A titre personnel, M. Lemétayer a déjà indiqué qu'il voterait "oui" au référendum prévu avant l'été, mais il a rappelé que la FNSEA, premier syndicat agricole, n'avait pas donné de consigne de vote.

"Personne n'imagine demain que notre marché se rétrecisse à l'échelle de l'Hexagone. Donc, nous avons besoin de l'Europe mais d'une Europe dont l'ambition est d'harmoniser les choses y compris sur le plan social", a-t-il dit en ajoutant que les politiques devaient reprendre "toutes leurs responsabilités à l'égard de la Commission" européenne. Il a notamment dénoncé l'excès de réglements européens et de contrôles. "L'ambiance dans les campagnes a été largement alourdie par toutes ces circulaires qui sont arrivées dans nos fermes", a-t-il affirmé.

"On n'est pas forcément obligé d'appliquer toutes les conneries de Bruxelles. En tout cas on peut essayer de les corriger", a dit le dirigeant paysan en demandant aux pouvoirs publics français de faire preuve de plus de "souplesse".