Le gouvernement affirme cependant que la plupart des subventions, notamment celles de l'Union européenne, ont déjà été réglées aux ayants droit et que les manifestants sont une petite minorité qui a fait des demandes incorrectes.
Plus de 500 tracteurs se sont garés sur une place de la capitale hongroise avant de converger dans l'après-midi vers le parlement. Là, les paysans ont remis une liste de requêtes à des responsables gouvernementaux.
"Nous n'avons pas encore reçu les subventions de l'Union Européenne et en attendant nous devons payer nos emprunts", a déclaré Csaba Nemes, un agriculteur qui cultive du blé et du maïs sur 240 hectares à Szekesfehervar (50 km au sud-ouest de Budapest).
"Je ne peux même pas vendre ma récolte aux prix garantis par l'Union Européenne. Comment alors résister aux riches fermiers d'Europe de l'Ouest?", s'exclame-t-il.
Face aux critiques, le ministre de l'Agriculture, Imre Nemeth, a avoué mardi que ses services auraient pu travailler plus rapidement pour examiner les demandes.
"Je ne suis pas satisfait non plus du travail de l'agence distributrice des fonds et je pense qu'il est également nécessaire d'accélérer le traitement des candidatures", a déclaré M. Nemeth à l'agence de presse nationale MTI.
Selon le gouvernement, plus des trois-quarts des paysans hongrois reçoivent déjà des subsides agricoles, soit 35.000 forints (144 euros) par hectare.
Bruxelles paye 70% de la facture, le reste étant à la charge de l'Etat hongrois. Le gouvernement a jusqu'en avril pour régler les subventions selon la loi, mais le ministère affirme que les derniers paiements se feront avant fin mars.
"Selon nos dernières informations, 160.000 des 208.000 agriculteurs de Hongrie ont reçu leurs subventions", a déclaré à l'AFP le porte-parole du ministère de l'Agriculture, Andras Dekany.
"Les autres subventions ont été gardées sous le coude, parce que les dossiers étaient incorrects, surtout parce que la taille des exploitations a été exagérée", pour un total de 500.000 hectares, a ajouté le porte-parole.
Un autre sujet de dispute entre les paysans et le gouvernement est le prix d'intervention, garanti par la Commission de l'UE moyennant une qualité de production adéquate.
Pour les céréales, ce prix est fixé à 101 euros par tonne, a déclaré M.Dekany.
Mais les paysans, qui ont connu une récolte record en 2004, affirment qu'ils sont obligés de vendre bien en dessous de ce niveau, faute de capacité d'entreposage.
Il y a un an, des milliers de paysans hongrois avaient déjà protesté en bloquant des routes pour demander plus de subventions de la part de l'UE, que la Hongrie a rejoint en mai 2004. |
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