Cette étude présentée aux JRP par Didier Gaudré de l'ITP, a été réalisée pour évaluer les conséquences zootechniques de la réduction de la teneur en calcium (Ca) des aliments croissance et finition.
La recommandation de l’ITP en matière de teneur en Ca des aliments (issue des tables d’alimentation pour les porcs 2002) est, pour les porcs en phases de croissance et de finition, de 9 g par kg brut.
Une augmentation excessive de l’apport de Ca par rapport au P présente un risque de limitation de la disponibilité du P
De récents travaux ont permis d'établir des recommandations d’apport alimentaire de Ca, qui s'expriment sous la forme d’un rapport entre Ca total et P (phosphore) digestible apparent. Rapport optimum considéré à 2.9 pour le porc en croissance. En effet, explique Didier Gaudré, «tant que l’apport alimentaire de P est en excès par rapport aux besoins des animaux, un excès de Ca ne risque pas de conduire à une carence en P. Mais dans le contexte actuel de limitation des apports alimentaires de P, une augmentation excessive de l’apport de Ca par rapport au P présente un risque de limitation de la disponibilité du P, par précipitation des phytates. Par ailleurs, ce même contexte de limitation des rejets de P, conduit à préférer l’utilisation de phytase microbienne à l’incorporation de phosphates inorganiques. Or, l’excès de Ca peut induire une réduction de l’effet positif de cette enzyme sur la disponibilité du P».
Cet essai avait donc pour but d’évaluer les éventuelles conséquences zootechniques d’une diminution de la teneur en Ca des aliments d’engraissement sur les performances zootechniques et les critères de composition des porcs.
Cette expérimentation a été réalisée sur un effectif de 160 porcs. Elle a permis de comparer un régime avec un taux de Ca de 9g/kg d'aliment et un régime avec un taux calculé à partir du ratio de 2,9. Deux autres régimes alimentaires sont considérés pour estimer l'effet de l'ajout de phytase microbienne.
Possibilité de réduire successivement en croissance et en finition, l’apport calcique de 15 et 30 %
Cet essai a démontré, indique Didier Gaudré, «la possibilité de réduire successivement en croissance et en finition, l’apport calcique de 15 et 30 %, respectivement, sans induire de baisse des performances zootechniques».
Et de conclure: «En pratique, l’utilisation du ratio permettant de déduire l’apport en Ca en multipliant par 2,9 le taux de P digestible de la ration, peut être retenu dans l’élaboration des régimes». Et dans le cadre d'une formulation au moindre coût qui contribue à limiter les apports de P au strict minimum nécessaire au besoins des porcs, « la contribution de la phytase microbienne ne doit surtout pas être réduite !»
L'effet négatif de l’excès de Ca sur la disponibilité du zinc sera également a considéré indique encore Didier Gaudré, car «le contexte réglementaire tend à diminuer les marges de sécurité employées pour satisfaire les besoins des porcs en cet oligo-élément».
NB: D'autres actualités des journées de la recherche porcine sur notre dossier spécial «37èmes journées de la recherche porcine», en cliquant ICI
Retrouvez les palmarès des concours bovins du Space 2025
Dans le Cotentin, « nous vivons avec 30 vaches et 30 hectares chacun »
270 000 vaches dans le désert algérien, est-ce vraiment possible ? Un agronome décrypte
Madison sacrée grande championne Holstein sur le ring du Space 2025
Logiciel, lactosérum, pailleuse… 4 inventions d’éleveurs primées au Space
« Pas d’agriculture sans rentabilité ! », rappelle la FNSEA
La FNSEA appelle à « une grande journée d'action » le 26 septembre
Face à une perte de compétitivité inédite, accompagner davantage les agriculteurs
Comment préparer une vache à la césarienne
Le Grand Ouest met la main à la poche pour la recapitalisation bovine