L’objectif de cette étude présentée aux JRP, est de quantifier les flux d’azote, phosphore, potassium, cuivre et zinc dans 4 élevages porcins spécialisés. En fonction des déséquilibres entre les apports par la fertilisation et les exportations culturales, des voies d’améliorations ont été proposées. Présentation succinte de l'étude et de quelques résultats.
Afin de lutter contre la pollution azotée d’origine agricole, la directive européenne 91/676 CE a imposé la détermination de zones vulnérables lorsque les teneurs en nitrate de l’eau risquaient de dépasser le seuil de potabilité fixé à 50 mg/l. Des programmes d’action sont menés dans ces zones afin de réduire les concentrations à des niveaux inférieurs.
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Ils comprennent des mesures obligatoires telles que l’équilibre de la fertilisation azotée et la limitation à 170 kg/ha/an des quantités d’azote organique épandues. Hormis les Zones d’Actions Complémentaires (ZAC) qui sont très localisées, il n’y a pas de limitation des apports d’azote sous forme minérale. Par ailleurs, d’autres éléments que l’azote peuvent être sources de pollution si le lisier est apporté en quantité excessive. Il s’agit notamment du phosphore, du cuivre et du zinc
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L’objet de cette étude est de quantifier, à partir d’une enquête, les flux d’azote, de phosphore, de cuivre, de zinc mais aussi de potassium, dans 4 élevages de porcs. En fonction des déséquilibres de fertilisation, des voies d’améliorations sont proposées. Elles passent par une modification de leurs techniques d’alimentation et de leurs pratiques culturales.
L’enquête et les résultats obtenus avec le Bilan Réel Simplifié (BRS), montrent que les quatre élevages ont des rejets d’azote calculés supérieurs à ceux obtenus avec les références Corpen pour une alimentation biphase. Tous les éléments étudiés sont apportés en excédent par rapport aux exportations culturales. Les situations sont cependant contrastées puisque les apports d’azote correspondent à 176, 125, 205 et 111 % des exportations culturales. Bien que les plans d’épandages soient basés sur l’azote, avec au maximum 170 kg N organique/ha SPE, des apports de minéraux, notamment sous forme d’ammonitrate, restent nécessaires sur céréales à paille en sortie d’hiver. D’autre part, les exportations culturales d’azote peuvent être inférieures à 170 kg/ha/an. Dans cette enquête, elles sont en effet de 126, 114, 102 et 144 kg N/ha pour respectivement les élevages A, B, C et D. Les niveaux d’excédent en phosphore sont également hétérogènes. Ils sont en moyenne de 189 % pour l’ensemble des 243 ha appartenant aux 4 éleveurs ; ce qui correspond à des surplus compris entre 3 et 27 kg P/ha/an. Pour le potassium, les excédents sont également très différents entre élevage puisqu’ils vont de 145 à 363 % soit 17 à 74 kg K/ha/an
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Descriptif des élevages enquêtés: Méthode d’estimation du niveau des rejets utilisée pour cette étude, présentation en cliquant ICI (Références Corpen 2003, bilan réel simplifié, bilan des flux d’éléments à l’échelle de l’exploitation et de la parcelle culturale ) |
En fonction des défauts de bilan observés sur les parcelles, plusieurs propositions de modification des techniques d’alimentation et culturales seront effectuées afin de déterminer les possibilités de rééquilibrage. Une hypothèse consiste à appliquer des mesures communes aux 4 élevages :
1 - application d’une alimentation biphase respectant les recommandations du Corpen (2003) de façon à ce que le niveau des rejets soit conforme aux références ;
2 - suppression de toute fertilisation minérale sur le maïs à condition qu’il puisse recevoir du lisier de porc en quantité suffisante ;
3 - exportation systématique de la paille ;
4 - respect des teneurs maximales en cuivre et zinc dans les aliments porc en accord avec le règlement européen n° 1334/2003.
Diminution des apports grâce aux modifications des techniques d’alimentation et culturales
Après application de la série de mesure prévue dans cette hypothèse, les apports relativement aux exportations culturales passent en moyenne de 165 à 132 % pour l’azote, de 189 à 137 % pour le phosphore, de 245 à 162 % pour le potassium, de 1718 à 1470 % pour le cuivre et de 655 à 784 % pour le zinc sur l’ensemble des surfaces appartenant aux 4 éleveurs soit 243 ha de SAU.
Il est à noter que pour le zinc, les fabricants d’aliments avaient anticipés et même été en deçà des maxima autorisés par la directive européenne n°1334 dès 2003 ce qui explique l’absence d’amélioration dans cette simulation. Cette directive n’a également eu que peu d’effet sur les excédents de cuivre. Pour ces 2 éléments-traces métalliques, il sera encore nécessaire de réduire les intrants alimentaires.
Une partie seulement de l'étude et des résultats est présentée ici. Pour plus de détails sur la méthodologie, sur les conclusions de l'étude et sur les autres aspects considérés dans cette étude, se référer à Flux d’azote, phosphore, potassium, cuivre et zinc en exploitation porcine - Etude de quatre élevages spécialisés de Pascal Levasseur, Adeline Créniaut de l'Institut Technique du Porc. |
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