Gain de poids équivalent, coûts de production en céréales réduits de moitié, le maïs grain humide améliore la marge brute des taurillons à l’engraissement. Témoignage d'Yves Miot, éleveur allaitant, sur cette technique qui concerne aussi les bovins lait, les ovins et les caprins.
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« J’ai réduit mes coûts de production de céréales de 50 % », présente Yves Miot. L'éleveur a adopté la technique du maïs humide il y a trois ans, technique déjà largement utilisée en Amérique du sud et en élevage porcin. Il a rapidement perçu l’intérêt économique de cette pratique pour l’engraissement des jeunes bovins. « Stocker le maïs à 30-35 % d’humidité permet de faire l’économie du séchage. J’évite les frais de transports aller-retour des céréales de la ferme à l’organisme de collecte. J’économise les frais de broyage, stockage, je récupère en intégralité les grains cassés. » |
Yves Miot, Yves exploite 120 ha dont 15 en maïs avec un cheptel de 90 mères allaitantes. « J’ai 85 taurillons en engraissement dont la majorité en production de moins de un an. » |
Car cette technique nécessite l’intervention d’un prestataire extérieur, requérant un engin agricole approprié. Yves Miot est entrepreneur et réalise des chantiers « stockage de grain humide » qu’il propose pour un coût de 15 à 17 euros le mètre linéaire. Il utilise un aplatisseur avec mise en boudins de 1.5 mètre. Mais il insiste sur le nécessaire accompagnement d’un chantier. La technique du maïs humide ne pouvant se résumer à l’utilisation d’une machine spécifique. Le taux d’humidité du grain, son éclatement ou non,.. sont des facteurs qui conditionnent l’aliment et qui doivent être adaptés au type de produit réalisé sur l’exploitation (taurillons, génisses,…).
Maïs grain humide à volonté
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Depuis que le maïs humide sert de ration de base aux taurillons, l’éleveur n’a pas constaté de baisses de performances. « Avant 2002, la ration de base était constituée de céréales : blé, orge aplatie ou maïs grain entier sec acheté. A cela venait s’ajouter un correcteur azoté et 1 à 2 kg de paille à volonté. Aujourd’hui, ils ont à volonté du maïs grain humide légèrement cassé plus de la paille et 1,2 à 1,3 de correcteur azoté », explique Yves Miot. |
Enregistré à Bovins Croissance, il a constaté un maintien des performances d’engraissement avec le changement de régime. « J’ai un GMQ (Gain de poids quotidien) de 1600 g en race limousine et de 1700 à 1800 g en race charolaise. »
Des variétés de maïs plus tardives
Cette technique répond à une logique de valorisation optimale des céréales, d’autonomie et de réduction des coûts. « Alimenter les taurillons en maïs grain humide me permet de valoriser au mieux cette production. En région céréalière, on peut avoir des plues values pour l’orge de brasserie ou le blé en traçabilité. De plus, une récolte à 32 % d’humidité permet de faire des variétés de maïs plus tardives, donc également plus productives. Evidemment, cette technique se justifie d’autant plus que le maïs est ramassé à 32 % d’humidité environ. Dans le cas d’une récolte à 20 %, le meilleur débouché redevient l’organisme de collecte. Enfin, il m’importe, au regard des exigences de traçabilité, de connaître l’origine des aliments que je destine à mes animaux. Dans ce cas, au moins, j’en suis garant. »
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