Se préparer aux vêlages

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Période à risque, pour les vaches comme pour les veaux, le vêlage nécessite de la prévention. Alimentation, nutrition, hygiène, etc : voici plusieurs précautions à prendre dès le tarissement et jusqu’au cinquième jour suivant le vêlage.

>>Attention le vêlage constitue une période à risque :

Pour les Vaches : les besoins alimentaires augmentent brutalement et les problèmes qui peuvent subvenir sont souvent liés à des carences :

  • déficit en calcium --> fièvre de lait : l’animal n’arrive pas à mobiliser le calcium osseux pour sa production laitière et puise excessivement sur le calcium sanguin
  • déficit énergétique --> Acétonémie (ou cétose) : l’animal ne trouve pas assez d’énergie dans son alimentation et ne peut métaboliser correctement les produits issus de la digestion des fibres.
  • carence en vitamine E et Sélénium --> rétention placentaire

Pour les veaux : les premiers jours de la vie, période de fragilité immunitaire, sont le terrain favorable aux infections diverses (diarrhées, infections pulmonaires).

>>L’essentiel repose comme toujours dans la prévention

1-Pendant le tarissement

Le tarissement est certes une période de repos, mais aussi de préparation à la future lactation. C’est donc le moment pour:

- faire reprendre du poids de manière modérée aux animaux pas en état. Le pâturage sur une parcelle rase ou la diète « paille + eau » est donc à proscrire pour ses animaux là.

- préparer la capacité d’ingestion : la capacité d’ingestion est minimale au moment du vêlage et augmente petit à petit mais moins vite que les besoins alimentaires.
-->Fournir des fourrages grossiers permettra de maintenir le volume de la panse et donc de limiter la chute de l’ingestion au vêlage

- ne pas négliger les apports de minéraux et vitamines car leur carence induit des risques de rétention placentaire ou de métrites au vêlages.
-->l’idéal est de laisser à disposition des animaux des seaux à lécher spécialement conçus pour la période tarissement.

2-Les 3 semaines précédant le vêlage

>> La conduite de l’alimentation est primordiale :
Les métabolisme doit être habitué progressivement à ce qu’il sera en lactation. En effet 10 jours après le vêlage les besoins auront été multipliés par 4 pour l’énergie,7 pour l’azote, et 5 pour les minéraux. Une transition s’impose donc :

  • La flore microbienne du Rumen doit se réhabituer à la composition de la ration de lactation
    -->l’idéal est de fournir la même ration que celle des vaches laitières mais en quantité restreinte. notamment l’ensilage dont la digestion demande une adaptation particulière de la flore.
    -->Apporter des concentrés, 3 semaines avant le vêlage, si possible en quantité croissante permettra une transition alimentaire progressive.
  • La Vache doit se préparer à mobiliser du Calcium osseux pour faire face aux besoins du début de lactation :
    -->Limiter les apports de calcium avant le vêlage (moins de 50g/Vache/jour 15 jours avant le vêlage) prépare l’animal à ce type de mobilisation et éloigne les risques de fièvres de lait (attention aux fourrages riches en calcium comme le foin de luzerne ; attention aussi aux excès de sodium et potassium).
En cas de risques accrus (VL haute productrice, antécédent de fièvre de lait, numéro de lactation supérieur à 3) on peut prévoir des injections de vitamine D2 à 8 jours avant le vêlage et un apport de chlorure de calcium (150g dans 2 litres d’eau) juste après le vêlage.

A savoir --> un apport de 50g/Vache/jour de Chlorure de Magnésie facilitera la délivrance.

  • Attention à la prise de poids ! Ni les vaches taries, ni les génisses ne doivent arriver trop grasses au vêlage.
    -->Eviter l’engraissement excessif c’est éviter des vêlages difficiles et garantir un foie opérationnel limitant ainsi les risques d’acétonémie

3-Autour du vêlage et au moment du vêlage.

Attention à l’hygiène ! La mamelle de la vache devient particulièrement sensible 15-10 jours avant le vêlage car la pression est forte et les tissus se modifient. C’est souvent à ce moment que s’initient les mammites de début de lactation et les taux cellulaires élevés qui en découlent.
-->un box de vêlage propre reste un préalable idéal. On veillera à l’ambiance, au renouvellement de la litière car la vache prête à vêler passe beaucoup de temps couchée ce qui favorise la contamination de la mamelle si la pression microbienne est forte.


4-Après le vêlage :
Veiller à apporter des fourrages et concentrés de qualité et bien conservés pour maximiser l’ingestion. Eviter la moindre carence en énergie et azote.

Quant aux veaux
Les jeunes veaux à la naissance ont peu de défenses immunitaires et ne commencent à produire des anticorps qu’à partir de 4 ou 5 jours :

  • le vide sanitaire de la nurserie est une mesure d’hygiène de base (à réaliser une fois par an) et permettra de limiter la pression microbienne environnante. La case ou niche devra aussi être nettoyée juste avant l’introduction du veau.
  • le colostrum, riche en anticorps, doit être apporté rapidement : 1 litre pendant la première heure puis 3 litres (par prise de 1,5 litres) dans les 12 heures qui suivent la naissance.


-->offrir un colostrum de qualité : préférer le colostrum des vaches en bonne santé plutôt que celui des génisses; prévoir une banque de colostrum (congelé en bouteille plastique de 1,5 litres) pour les veaux issus de vaches ayant vêlé avant terme ou présentant une mammite ou autre infection au vêlage.

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