"Les agriculteurs souffrent d'une crise identitaire et d'une absence de reconnaissance sociale et économique", affirme Dominique Chardon, le Secrétaire Général de la la FNSEA qui présentera le rapport d'orientation mercredi après une journée de à huis-clos mardi. Ce congrès sera donc l'occasion pour la FNSEA de définir une nouvelle ligne de conduite dans son action syndicale.
La Fédération est consciente que sa capacité d'organiser des manifestations de masse pour peser sur les décisions politiques françaises, au moment où Bruxelles régente de plus en plus le secteur, va continuer à décliner en raison de la diminution très sensible de la population agricole.
"Il nous faut changer nos méthodes d'action. Nous y aurons bien plus à gagner qu'en allant secouer les grilles des préfectures", affirme le rapport d'orientation. La FNSEA tentera de dégager une "troisième voie", entre le "syndicalisme de masse" et le "syndicalisme de lobbying" pour que le syndicalisme majoritaire, durement critiqué pour sa politique de "cogestion" avec les Pouvoirs Publics par les syndicats minoritaires comme la Confédération Paysanne et la Coordination Rurale, continue à être le "porte-parole de la diversité" du monde agricole.
Pour renforcer son poids, la FNSEA, qui compte 320.000 membres, va également lancer une campagne d'adhésions. Affirmant que "la politique agricole de l'Europe n'est pas la nôtre", Jean-Michel Lemétayer, le président de la FNSEA, plaide pour "garder une agriculture à la française, à dimension humaine, qui soit garante d'une alimentation à la qualité sécurisée".
Constatant, au vu des résultats des élections régionales, que "le mécontentement est aussi dans les campagnes", le président de la FNSEA invite le gouvernement à prendre en compte "l'expression du vote des Français". Elle suggère en particulier l'instauration de prêts bancaires à taux zéro pour aider à la mise obligatoire aux nouvelles normes sanitaires des établissements agricoles.
La FNSEA va également réfléchir à "une nouvelle gouvernance et à de nouveaux financements" pour être un "syndicat transparent". Cet examen de conscience survient alors que plusieurs de ses anciens dirigeants, dont l'ex-président Luc Guyau, ont été mis en examen dans une enquête sur des détournements présumés d'une partie du produit des taxes parafiscales au profit de la fédération.
Enfin, pour éviter les confusions entre réprésentation syndicale et politique, la FNSEA va proposer que ses dirigeants ne puissent plus, comme pour les mandats parlementaires, sièger en même temps au Parlement européen ou dans un Conseil Régional. Par contre les "mandats locaux", comme conseiller municipal ou conseiller régional, seront toujours autorisés. |
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