Mise en examen Guyau : José Bové affirme ne pas être surpris

L'ancien président de la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA) a été mis en examen dans le cadre d'une enquête sur des détournements de fonds présumés au profit de la fédération. "Je ne suis pas surpris. depuis les années 60, la FNSEA a constitué avec la bénédiction des pouvoirs publics des outils pour utiliser à son profit les fonds prélevés sur les paysans. (...) La FNSEA a toujours été l'outil des gouvernements de droite comme de gauche pour mener à bien leur politique agricole au mépris du pluralisme syndical et des libertés individuelles des paysans", estime M. Bové.

Il annonce que son organisation compte "se constituer partie civile dans l'intérêt de nos adhérents qui se sont fait spolier durant toutes ces années". "Cette enquête fait suite à ce que la Cour des comptes avait mis en lumière dès 1998. Ce qui est surprenant, c'est qu'il ait fallu attendre si longtemps pour que ses observations débouchent sur des mises en examen", souligne-t-il, en souhaitant que "la justice ira jusqu'au bout dans cette affaire".

"Les différents ministres de l'agriculture devront expliquer pourquoi ils ont cautionné et institutionnalisé ce système", conclut-il. Luc Guyau, président de la FNSEA de 1992 à 2001, a été mis en examen par le juge d'instruction du TGI de Paris Henri Pons pour "complicité et recel d'abus de biens sociaux" à l'issue d'une journée de garde à vue à la brigade financière. Il a été laissé en liberté sous contrôle judiciaire.

La justice soupçonne notamment les anciens responsables de la FNSEA d'avoir favorisé le détournement, au profit de la fédération, d'une partie du produit des taxes parafiscales auxquelles sont soumis les agriculteurs.