Pascal Lamy critique implicitement l'attitude française

Le président en exercice du conseil des ministres du Commerce, le néerlandais Laurens Jan Brinkhorst, "sait combien la discussion a été difficile avec certain de nos membres", a dit M. Lamy aux membres de la commission du Commerce international du PE. "L'avantage avec le français", a-t-il ajouté en présence de M. Brinkhorst, qui est parfaitement francophone, "c'est que 'certain' peut être mis au pluriel ou au singulier".

La délégation française, conduite par les ministres du Commerce extérieur François Loos et de l'Agriculture Hervé Gaymard, s'était trouvée totalement isolée au sein de l'UE dans son opposition à l'accord négocié jour et nuit par M. Lamy et son collègue de l'Agriculture, Franz Fischler. Après avoir critiqué sévèrement la tactique et la stratégie des négociateurs européens et mené à Genève une guérilla juridique pour obtenir d'exercer un droit de veto à travers un vote à l'unanimité au Conseil des ministre de l'UE, la France s'était finalement ralliée le 31 juillet dans l'après-midi à un accord qualifié par M. Gaymard de "satisfaisant et équilibré".

La mise au point de Pascal Lamy apparaît comme une réponse à la thèse française, qui veut que l'attitude de Paris ait "aidé" le commissaire dans sa négociation avec les autres grands acteurs de l'OMC.