"Cette réunion a été utile et des possibilités de convergence entre les différents points de vue ont été identifiés" a assuré le ministre brésilien du commerce Celso Amorim lors d'une conférence de presse à l'ambassade brésilienne, hôte de la réunion. "Ce n'est qu'une partie du processus de négociations, qui doit s'achever fin juillet par un texte qui sera présenté au conseil général de l'OMC (Organisation mondiale du commerce) à Genève. Ces travaux concernent notamment l'agriculture, dont nous discutons les 3 piliers" (subventions à l'exportation, soutiens internes et accès au marché), a-t-il ajouté.
L'un des blocages principaux de la négociation sur l'agriculture concerne l'accès au marché, des pays comme les Etats-Unis ou les exportateurs agricoles du groupe de Cairns réclamant à l'UE et à certains pays en développement, comme l'Inde, une baisse de leurs droits de douane agricoles. Mais ce problème semble loin d'être réglé : lors de la conférence de presse dimanche, le ministre indien du Commerce Nath Kamal a ainsi souligné que "toute négociation sur l'accès au marché doit prendre en compte les impératifs de survie et de sécurité alimentaire des 600 millions d'agriculteurs indiens". "Autrement", a-t-il ajouté, "ce ne sera pas possible" de négocier.
Les négociateurs présents ont par ailleurs indiqué avoir discuté des moyens de "discipliner" les subventions à l'exportation. Dans les négociations en cours à l'OMC, les pays en développement (pays émergents du G20 et pays pauvres du G90) demandent l'élimination progressive des subventions agricoles américaines et européennes, qui font baisser les prix au niveau mondial et ruinent les agriculteurs des pays du Sud. Sur ce point, le commissaire européen au Commerce, Pascal Lamy, qui a proposé au printemps d'éliminer totalement les subventions à l'exportation européennes, attend des Etats-Unis une mesure parallèle qui comprenne également les crédits à l'exportation et l'aide alimentaire, et de pays comme le Canada, la Nouvelle-Zélande et l'Australie qu'ils mettent fin au système des sociétés commerciales d'Etat.
"Nous devons passer en revue tous les aspects des subventions à l'exportation", a expliqué M. Amorim, en soulignant la nécessité d'un "parallélisme" entre les propositions des différents acteurs. "Cette rencontre a été très utile, mais il y a encore beaucoup de problèmes à régler et nous n'avons plus beaucoup de temps" avant une probable mise en sommeil des négociations à partir d'août en raison notamment des élections américaines, a déclaré le représentant américain au Commerce, Robert Zoellick.
La prochaine réunion de négociations aura lieu le mardi 13 juillet à l'Ile Maurice entre l'Union européenne, les Etats-Unis, le Brésil et les pays du G90, avant une série de négociations à Genève à partir du 16 juillet. Selon plusieurs experts, en raison des nombreuses divergences entre pays, le texte de compromis attendu en juillet ne devrait comporter aucun chiffre ou date précise pour la réduction des subventions et droits de douane, loin des ambitions initiales de la réunion ministérielle de Cancun, qui a échoué en septembre dernier. Celle-ci entendait au départ remplir la moitié des objectifs du cycle de libéralisation commerciale lancé en novembre 2001 à Doha, avec l'ambition de réduire les écarts entre pays développés et pays pauvres. |
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