"On a arrêté les travaux sur un constat de frustration réciproque. On n'a pas trouvé de marge de manoeuvre", a déclaré à l'AFP le négociateur de l'UE pour le commerce, Karl Falkenberg. "On s'était donné trois jours de travail. On a constaté qu'on était dans une impasse du processus" pour débloquer les négociations, a ajouté le négociateur de l'UE.
"Moi je n'ai pas la possibilité d'améliorer une offre qui dépasse déjà de très loin celle du Mercosur", a souligné M. Falkenberg. Il a dit que les deux entités "s'étaient promis de travailler en septembre pour dépasser ce blocage". Une première réunion au niveau technique a été prévue le 13 septembre et une seconde au niveau des coordinateurs le 20 septembre, selon le négociateur européen qui n'a pas précisé l'endroit où elle aurait lieu.
L'ambassadeur argentin au Brésil, Juan Pablo Lohlé a confirmé à l'AFP que les discussions "avaient pris fin" entre les deux entités. "Les Européens n'ont pas élargi leur proposition", a-t-il ajouté en estimant qu'il était encore possible de conclure l'accord de libre échange à la date prévue, le 31 octobre prochain.
Les pays du bloc sudaméricain (Argentine, Brésil, Paraguay et Urugauy) avaient suspendu les négociations à Bruxelles le 21 juillet dernier. Mercredi soir, à l'issue du second jour de la réunion dans la capitale fédérale, M. Falkenberg avait laissé transparaître un nouvel échec possible des pourparlers: "Pour l'instant, on tourne en rond".
Le Mercosur avait présenté de nouvelles exigences à l'UE "qu'elle mette tout le paquet agricole sur la table" pour continuer la négociation, une exigence considérée "inacceptable" par le bloc européen. Le négociateur pour le Mercosur, le brésilien Regis Arslanian, s'était réjoui mardi, au premier jour de la rencontre, de l'initiative européenne, interprétée comme un geste de bonne volonté pour faire progresser les négociations. L'UE avait, selon lui, amélioré son offre de quotas annuels d'exportation de viande bovine de 56.000 tonnes annuelles, à 116.000 tonnes. Mais face aux nouvelles exigences du Mercosur, le bras de fer s'était durci entre les parties.
M. Arslanian a indiqué que les pays du cône sud avaient amélioré leur offre par écrit à l'UE notamment en ce qui concerne l'accès aux marchés publics, dans le domaine financier, les services et les investissements. Tous ces points étaient instamment réclamés par l'UE car en 2003, 70,1% des ventes du Mercosur vers l'UE ont été constituées par les matières premières, la plupart agricoles. En revanche, les ventes européennes vers le bloc sudaméricain ont été, à 89%, des produits manufacturés.
Mais le négociateur brésilien avait conditionné les progrès de la négociation à à la demande à l'UE de présenter "tout son paquet agricole" et l'UE n'était pas encline à le faire. |
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