L'importance de l'agriculture dans les négociations à l'OMC

Aussi bien pour le blé que pour le maïs ou le riz, la production mondiale a doublé au cours des trente dernières années et la Chine, qui produit presque deux fois plus de blé que les Etats-Unis, est devenu le premier producteur mondial de céréales et assure plus de la moitié de la production mondiale porcine. Les exportations mondiales de produits agricoles, de 40% du total des exportations mondiales en 1950, ne pèsent plus qu'environ 10% aujourd'hui. A eux seuls, les Etats-Unis et l'Union Européenne réalisent plus du quart des exportations de produits agricoles et agroalimentaires.

Près de la moitié des exportations (46%) sont absorbées par l'Europe occidentale, loin devant l'Asie (25%) et l'Amérique du Nord (11%). Le soutien aux producteurs (ESP), calculé par l'OCDE pour les pays membres, a été estimé à 257 milliards de dollars (229 mds d'euros) en 2003 soit 32% des recettes agricoles, une nette réduction par rapport aux 37% de la période 1986-1988.

Des disparités fortes et croissantes existent entre les niveaux de soutien octroyé aux producteurs. Pour la période 2001-2003, ce niveau s'est situé à moins de 5% des recettes agricoles en Australie et en Nouvelle-Zélande, à 20% ou moins au Canada, aux Etats-Unis, au Mexique, en Pologne, en Slovaquie et en Turquie, autour de 25% en Hongrie et dans la République Tchèque, à 35% dans l'UE et à 60% ou plus en Corée du Sud, en Islande, au Japon, en Norvège et en Suisse.

La réduction, dans certains pays, des formes de soutien ayant les effets de distorsion les plus importants s'est accompagnée de l'introduction d'autres formes de soutien qui devraient avoir des effets de distorsion moindres, selon l'OCDE. En 2001-2003, la part de paiements au titre de la superficie plantée ou du nombre d'animaux s'est établie à 15% du soutien aux producteurs contre 7% en 1986-1988.

Des écarts sensibles ont été constatés également entre les différents niveaux de soutien et de protection accordées aux produits. Elle était sensiblement supérieure à la moyenne de l'OCDE dans le cas du riz (près de 80%), du lait et du sucre (autour de 50%), et légèrement supérieure à la moyenne pour le blé et la viande ovine (près de 40%) et la viande bovine (33%).