Echec des négociations entre producteurs et industriels

PARIS, 21 juil 2004 - Les négociations pour un accord national sur la fixation du prix du lait payé aux producteurs, destiné à remplacer celui de 1997 expiré fin 2003, ont une nouvelle fois échoué, a-t-on appris mardi soir auprès des négociateurs.

Malgré la volonté d'aboutir des deux parties - les producteurs et les transformateurs - l'accord de fond sur la nécessité d'établir de nouvelles modalités de calcul du prix n'a pu être concrétisé dans un document écrit et chiffré, ont affirmé à l'AFP les participants à ces négociations. Les industriels - représentés par la FNCL (Fédération nationale des coopératives laitières) et la FNIL (Fédération nationale de l'industrie laitière) - ont proposé une baisse annuelle estimée, en moyenne, à 11,50 euros pour 1000 litres sur l'année 2004. Les producteurs, défendus par la FNPL (Fédération nationale des producteurs de lait), ont refusé cette proposition, la jugeant trop forte. Aucune date de nouvelle réunion n'a été fixée.

Les producteurs de lait, les industriels privés et les coopératives du secteur laitier étaient pourtant parvenus le 2 mars dernier à un accord provisoire sur les modalités d'évolution du prix du lait au premier semestre 2004, après des semaines de négociations très difficiles et de multiples manifestations de producteurs, notamment dans l'ouest de la France. Signé en novembre 1997, l'accord inteprofessionnel permettait de modifier, en le lissant selon la conjoncture, le prix du lait vendu par les producteurs aux industriels. Il a expiré fin 2003, dénoncé par les industriels, en raison, selon eux, de la réforme de la Politique agricole commune (PAC) qui prévoit notamment dans les années à l'avenir une baisse, par Bruxelles, des subventions à l'exportation pour le beurre et la poudre de lait.

A cela s'ajoute un déséquilibre entre l'offre et demande, une parité euro/dollar défavorable pour les industriels qui exportent et une forte baisse du prix du lait payé aux producteurs en Europe du Nord (Allemagne, Pays-Bas, Danemark), trois des principaux concurrents de la France dans ce secteur. Pourtant la France a enregistré pour la campagne 2003/2004 (avril-mars), avec 23,543 millions de tonnes, sa plus faible collecte de lait depuis 1984, date d'instauration des quotas par Bruxelles pour maîtriser la production.

Malgré cette diminution de la collecte, le prix du lait payé aux producteurs, après avoir connu une légère embellie en 2000 et 2001, est en baisse continue depuis. La France, avec encore 110.000 producteurs, est le deuxième pays producteur européen de lait, derrière l'Allemagne. En 2003, l'excédent du commerce extérieur des produits laitiers français s'est élevé à 2,2 milliards d'euros. Le ministre de l'Agriculture Hervé Gaymard doit annoncer jeudi un ensemble de mesures pour la filière, rappelle-t-on.


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Vaches, charolaises, U= France 7,1 €/kg net +0,05
Vaches, charolaises, R= France 6,94 €/kg net +0,02
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Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

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