Les syndicats ont jusqu'au 7 mai pour se prononcer sur les dernières propositions de la direction qui a dénoncé l'an dernier l'accord sur la réduction du temps de travail signé fin 1999 dans l'entreprise. Près de 3.500 des 6.500 salariés de Doux en France sont concernés. La direction met en avant la baisse du seuil de déclenchement des heures supplémentaires (à partir de la 40ème heure hebdomadaire au lieu de la 44ème actuellement), et des hausses de salaires annuelles proposées en parallèle. CGT et CFDT refusent la disparition des 23 jours de RTT qui découlent de ces propositions.
Les semaines seraient modulables de 31 à 39 heures, sans jours de RTT dans l'année, contre actuellement des semaines de 39 ou 40 heures, avec 23 jours de RTT par an. Pour protester contre ce projet, une partie des salariés ont débrayé ces derniers jours dans les usines Doux de Châteaulin (Finistère), le siège du groupe, Locminé (Morbihan) et Laval (Mayenne). Ils étaient 70% à Châteaulin selon la CGT. De 20 à 40% selon les usines d'après la direction.
Mais la signature d'un seul syndicat suffirait pour que les propositions de la direction entrent en vigueur. Selon la CGT, la déléguée CFTC a indiqué mardi à l'issue de la dernière réunion, qu'elle réfléchissait. "Nous tenons à nos 23 jours de RTT par an pour notre santé et notre vie de famille", a estimé Slimane Khaoui, délégué CFDT, qui souligne en outre les conséquences pour les intérimaires qui devront trouver du travail ailleurs.
Doux "applique la loi Fillon" relevant provisoirement pour une durée de 18 mois le plafond annuel d'heures supplémentaires légales, ce qui en pratique conduit "à une remise en cause totale des 35 heures", a-t-il ajouté. Pour la déléguée CGT, Danielle Kerdoncuff, une telle réorganisation constituerait "une grande marche arrière", une "régression sociale".
"Les salariés du secteur ont certes besoin d'argent en ce moment mais les 2,4% de hausses salariales brutes (pour les ouvriers) proposées seraient largement compensées par la suppression des RTT et le nouveau mode de comptabilisation des temps de pause", a affirmé la déléguée CGT.
Pour justifier cette réorganisation, le directeur général du groupe, Briec Bounoure, souligne la fin des aides Aubry. Après trois ans d'application de l'accord, "on n'a plus les exonérations qui nous permettaient de financer les 23 jours de RTT", a déclaré à l'AFP le DG. La crise de la filière avicole n'a pas de lien direct avec cette réorganisation, a ajouté Francis Ranc, directeur du développement du groupe Doux, qui a supprimé 334 emplois l'an dernier.
L'entreprise, de nouveau bénéficiaire après des pertes en 2002, réalise quelque 1,6 milliard d'euros de chiffre d'affaires dans le monde avec 15.000 salariés. |
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