La rencontre, organisée en marge de la réunion annuelle de l'OCDE, apparaît comme une dernière chance de sauver le cycle de négociations lancé à Doha (Qatar) fin 2001. "Les ministres n'auront pas d'autre occasion de se rencontrer et il ne reste pas beaucoup de temps", souligne Eduardo Perez-Motta, ambassadeur à l'OMC du Mexique, qui organise la rencontre parisienne. La réunion rassemblera 28 des ministres chargés du Commerce sur les 147 que compte l'OMC, mais les puissances commerciales seront représentées pour un échange largement consacré à l'agriculture, dossier le plus délicat de la négociation. En quatre heures de discussions, les ministres n'auront pas le temps d'entrer dans les détails, indique l'ambassadeur de l'UE à l'OMC, Carlo Trojan. "Ce que nous attendons, c'est un signal fort de conclure les discussions sur les modalités de la négociation avant fin juillet".
Des progrès à Paris permettraient aux ambassadeurs d'engager une discussion technique au siège de l'OMC à Genève, où une réunion du Conseil général (organe exécutif) est prévue lundi et mardi. Le but est de parvenir avant la fin du mois à l'ébauche d'un accord, comme l'a demandé le directeur général de l'OMC, Supachai Panitchpakdi. Un accord fin juillet sur les modalités de la discussion (accord "sans chiffres") laisserait le temps de négocier l'accord proprement dit avant la date butoir de fin 2004, espère-t-on à l'OMC.
Lundi, l'UE a tenté de relancer le processus en offrant de mettre sur la table la suppression des subventions aux exportations agricoles, répondant ainsi à une demande pressante des pays en développement. "C'est une offre qui arrive au bon moment avant la réunion de Paris. C'est un bon signal politique", note l'ambassadeur du Mexique, qui fait partie de la vingtaine de pays émergents (G20) hostiles aux subventions agricoles. "Mais ce n'est pas une offre véritable, elle est conditionnelle".
L'UE exige en effet de discuter également de l'élimination des autres formes de soutien à l'export que sont les crédits à l'exportation et l'aide alimentaire américains et les dispositifs des entreprises commerciales d'Etat dans des pays comme le Canada, l'Australie ou la Nouvelle-Zélande. En réaction, Washington s'est dit prêt à engager la discussion sur ces sujets et pourrait accepter de négocier une réduction de la durée de ses crédits à l'exportation.
Mais Bruxelles souhaite l'élimination du budget consacré par l'administration américaine à ces crédits (environ 2,7 milliards d'euros en 2003 contre 2,8 mds pour les subventions européennes à l'export), précise M. Trojan. L'ambassadeur européen ajoute que l'UE est prête à accepter le principe d'un calendrier pour la disparition de ses subventions à l'export, mais avec des dates variables en fonction des produits. Les pays membres s'opposent aussi sur la question de la baisse des droits de douane appliqués aux produits agricoles. La semaine dernière, le G20 a catégoriquement rejeté la "formule mixte" proposée par l'UE et les Etats-Unis, estimant que ce mécanisme ferait peser l'essentiel de l'ouverture des marchés sur les pays pauvres.
L'UE a offert lundi d'exempter les 90 Etats membres les plus pauvres de toute concession durant les négociations. Les participants à la réunion de Paris sont: Etats-Unis, UE, Canada, Japon, Brésil, Argentine, Costa Rica, Chili, Mexique, Guyana, Afrique du Sud, Egypte, Kenya, Botswana, Tanzanie, Suisse, Norvège, Islande, Chine, Hong Kong, Indonésie, Malaisie, Singapour, Corée du Sud, Inde et Pakistan. Le Bangladesh est invité mais n'a pas confirmé sa présence. |
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