M. Lamy a salué l'initiative du représentant américain au Commerce Robert Zoellick, qui a souhaité la semaine dernière la reprise dès 2004 des négociations, bloquées depuis l'échec de la conférence ministérielle de Cancun en septembre dernier. Les Etats-Unis "ont décidé de remettre du charbon dans la machine" bien qu'étant en année électorale, et cela "va sans doute nous aider à faire redémarrer cette négociation", selon M. Lamy.
Pour autant, "il faudra évidemment que les Américains fassent leur part du chemin et ils ont du boulot à faire, notamment en agriculture, après ce que nous, Européens, avons fait l'année dernière comme réforme" des subventions attribuées en Europe dans le cadre de la Politique agricole commune (PAC). Pour relancer les négociations commerciales mondiales en vue d'une libéralisation accrue des échanges, M. Zoellick a notamment proposé l'élimination totale des subventions agricoles à l'exportation, dont l'Union européenne est le plus gros pourvoyeur.
Or les Européens estiment que tout accord à l'OMC doit concerner l'ensemble des subventions agricoles (et pas seulement celles à l'exportation), y compris les crédits à l'exportation, les aides aux entreprises publiques commerciales ou l'aide alimentaire, utilisées notamment par les Etats-Unis. Si M. Zoellick n'a pas proposé l'élimination totale des subventions agricoles, a relevé M. Lamy, "c'est que cela lui poserait un énorme problème".
"Il faut maintenant qu'ils (les Etats-Unis) se décident et bougent dans la bonne direction", a conclu M. Lamy, en partance vendredi pour l'Asie du sud et du sud-est, dont l'Inde, où il compte travailler à la relance des négociations de l'OMC. A Cancun la conférence avait vu s'affronter durement les pays avancés, notamment l'Union européenne et les Etats-Unis, avec un groupe de grands pays en développement conduits par le Brésil et l'Inde.
"Mon sentiment est que pour des tas de raisons, et notamment compte tenu de ce qui se passe en Chine, les Indiens ont basculé du côté d'une volonté d'internationalisation qui va se manifester de plus en plus, a-t-il estimé. Il a cependant souligné que "participer à la construction d'un système économique international plus juste supposera des efforts" de la part de l'Inde. |
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