Sa proposition a été accueillie avec scepticisme par la Commission européenne, qui va toutefois mettre en place un groupe de travail pour étudier la question dans les mois à venir, en tenant compte de l'élargissement de l'UE. "Le marché du lait connaît actuellement des difficultés en France mais pas seulement puisque l'ensemble des pays de l'Union européenne sont touchés", a souligné M. Gaymard, lors d'une rencontre avec la presse en marge de la réunion.
"J'ai insisté pour que nous ayons une gestion de l'offre au niveau de l'UE", a-t-il indiqué en expliquant que les quotas laitiers européens, institués en 1984, n'avaient connu que des variations à la hausse depuis 1992, date de la première grande réforme de la politique agricole commune.
"Il me semble aujourd'hui, compte tenu des tendances lourdes de la consommation et d'autre part des difficultés qu'il y a à l'exportation, qu'il faut se poser la question d'utiliser les quotas laitiers comme un véritable instrument de gestion de l'offre", a ajouté le ministre français.
"Il suffirait que l'on réduise de 1% le montant des quotas laitiers pour qu'on fasse faire une économie sur le budget des interventions (ndlr, de soutien au marché) de l'ordre de 350 millions d'euros, qui du même coup provoquerait un raffermissement des prix aux producteurs et donc serait bénéfique pour l'ensemble des producteurs de prix de l'Union européenne", a-t-il estimé.
Tout en reconnaissant les difficultés rencontrées par le secteur, le commissaire européen à l'Agriculture, Franz Fischler, a défendu de son côté la nécessité "d'assurer la compétitivité de la production européenne" en termes de prix. Il a appelé à tenir compte du fait que les producteurs toucheraient cette année les premières aides compensatoires à la réduction des prix de soutien, dans le cadre de la réforme de la production laitière agréée l'an passée en marge de l'accord de Luxembourg sur la nouvelle politique agricole commune.
"Il faut d'abord faire jouer à plein les instruments existants", a plaidé M. Fischler lors d'une conférence de presse à l'issue de la réunion. Le ministre irlandais de l'Agriculture, Joe Walsh, dont le pays assure la présidence tournante de l'UE, s'est limité à suggérer de "prendre le temps de la réflexion" pour effectuer "une analyse très prudente".
Hervé Gaymard a lui-même reconnu que son intervention avait reçu un accueil partagé de ses pairs. De son propre aveu, le Danemark et le Royaume-Uni se sont montrés "dubitatifs". L'Autriche, les Pays-Bas, l'Allemagne, la Belgique et le Luxembourg, "sans forcément partager" la position française, ont néanmoins émis le souhait "qu'on puisse trouver une solution à la crise actuelle", selon le ministre.
Le gouvernement français avait annoncé le 10 février une aide immédiate de 20 millions d'euros en faveur de la filière laitière en crise. Avec 110.000 producteurs, la France produit chaque année environ 24 milliards de litres de lait. |
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