Nouvelles manifestations prévues malgré une aide de 20 millions d'euros

Le gouvernement a annoncé mardi 10 février 2004 une aide immédiate de 20 millions d'euros en faveur de la filière laitière en crise, mais les manifestations de producteurs devraient se poursuivre, faute d'un accord interprofessionnel sur le prix du lait.

"Cela va dans le bon sens. Mais cela ne règle pas le prix du lait qui reste l'élément déterminant du revenu du producteur", a déclaré à l'AFP Henri Brichart, président de la Fédération nationale des producteurs de Lait (FNPL). Le conseil d'admnistration de la FNPL se réunit jeudi pour décider de l'ampleur des manifestations, devant le refus des transformateurs de conclure un nouvel accord, celui conclu en 1997 ayant expiré le 31 décembre dernier, a ajouté un porte-parole de la FNPL.

Déjà les producteurs de lait du Finistère ont décidé mardi le blocage total, dans les prochaines heures, des laiteries du département pour obtenir la reconduction du mode d'indexation du prix du lait. Interrogé par l'AFP, Jean-Michel Lemétayer, président de la FNSEA (Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles), a suggéré "aux transformateurs d'être prudents car il n'y a rien de pire que des producteurs blessés, voire bafoués".

Lors d'une table ronde, qui a réuni mardi l'ensemble de la filière et des syndicats agricoles, le ministre de l'Agriculture Hervé Gaymard a appelé à une "clause de paix" entre producteurs, coopératives et industriels privés afin de parvenir à un accord, au moins provisoire, sur la détermination du prix payé aux producteurs. Sans succès jusqu'à présent.

Le ministre propose que cet accord porte uniquement sur le premier semestre 2004 pour laisser l'interprofession "mettre à profit cette période pour élaborer un nouvel accord" national, selon le communiqué publié à l'issue de la table ronde. Cependant, la Fédération nationale de l'industrie laitière (FNIL) campe pour le moment sur ses positions, même si elle se déclare "prête à la réouverture des négociations, mais pas à n'importe quel prix".

La FNIL propose pour le 1er trimestre 2004 une baisse minimum de 10,7 euros/1.000 litres, modulable selon les entreprises, et un "rattrapage", toujours à la baisse, sur les prix des autres pays européens pour le reste de l'année. L'aide de 20 millions d'euros pour "engager les premières réformes structurelles urgentes, tant pour les exploitations que pour les transformateurs" sera accordée notamment, selon le ministère, pour des aides au rapprochement d'entreprises, la rénovation d'outils industriels et des allégements de charges pour les producteurs en difficulté.

En outre, le ministre a engagé les "acteurs de la filière à élaborer un programme stratégique pour permettre de s'adapter à la réforme de la PAC" (Politique agricole commune). Ce programme devra "notamment analyser les conditions d'une meilleure maîtrise de l'offre, étudier une restructuration des industries et formuler des propositions en faveur des exploitations, notamment en matière de mise aux normes et de modernisation des bâtiments".

Le ministre a chargé Yves Tredé, ingénieur général du Génie Rural des Eaux et Forêts (IGGREF), d'animer sept groupes de travail pour l'élaboration de ce programme qui devra lui être remis avant la fin juin 2004. Actuellement, la France se trouve face à une surproduction de "1 à 2%" par rapport aux besoins du marché, selon la FNPL, pour une collecte laitière de près de 23 millions de litres en 2002. Avec 400.000 personnes (dont 310.000 dans 120.000 exploitations) travaillant dans la filière, elle se situe à la sixième place mondiale en termes de production laitière.


Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,1 €/kg net +0,05
Vaches, charolaises, R= France 6,94 €/kg net +0,02
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

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