La "situation est grave", selon la FNPL

"Aujourd'hui, nous avons une totale divergence de vue et d'analyse économique de notre secteur laitier français" avec les transformateurs, affirme la FNPL dans un communiqué publié jeudi. Selon elle, "alors que la moitié des producteurs parviennent à peine à dégager un SMIC, les industriels veulent baisser le prix du lait de 20 euros pour 1.000 litres".

Les marchés et la réforme de la PAC (Politique agricole commune) sont les principales causes de la baisse du prix du lait payé aux producteurs français, estiment pour leur part les transformateurs. "Les transformateurs (français) ont besoin de retrouver très rapidement un niveau de compétitivité satisfaisant avec leurs grands concurrents européens", affirme un communiqué commun de la FNIL (Fédération nationale de l'industrie laitière) et de la FNCL (Fédération nationale de la coopération laitière) publié jeudi.

Plusieurs centaines de producteurs de lait ont manifesté jeudi après-midi à l'appel des FDSEA (Fédérations départementales des syndicats d'exploitants agricoles) et des JA (Jeunes Agriculteurs) devant les préfectures à Rodez, Albi, Cahors, Tarbes et Auch pour dénoncer la baisse des prix du lait, ont constaté les correspondants de l'AFP.

Plus d'une centaine de producteurs de lait alsaciens (150 selon la police, 200 selon les manifestants) se sont rassemblés jeudi après-midi devant la préfecture de région à Strasbourg où une délégation a été reçue. Quelques dizaines de producteurs de lait ont perturbé la circulation dans le centre de Saint-Etienne pendant deux heures jeudi à la mi-journée à l'aide de camions citernes, pour protester contre la baisse du prix du lait.

Les producteurs de lait des FDSEA et JA qui bloquaient depuis mercredi après-midi six laiteries de Basse-Normandie ont levé leurs blocus jeudi en début d'après-midi et se sont dirigés vers les préfectures et sous-préfectures de la région, a-t-on appris auprès des responsables syndicaux.

Jeudi à partir de 06H00, une centaine d'agriculteurs de la coordination rurale du Calvados (URDAC) ont manifesté pendant deux heures devant la préfecture du Calvados et de Basse-Normandie pour protester contre la baisse des prix du lait. La deuxième réunion de négociation sur la fixation du prix du lait entre les producteurs, les industriels privés et les coopératives, mardi soir à Paris, a échoué.

Le ministre de l'Agriculture, Hervé Gaymard, doit réunir le 10 février prochain une table ronde "avec tous les acteurs de la filière laitière". Après avoir connu une légère embellie en 2000 et 2001, le prix du lait payé aux producteurs est en baisse depuis neuf trimestres consécutifs, relève le Centre national interprofessionnel de l'économie laitière (CNIEL).