La consommation de dindes en France a été multipliée par six en 30 ans

"Aujourd'hui, c'est Noël tous les jours grâce aux efforts menés depuis les années 70 par les éleveurs pour imposer cette viande dans les assiettes des Français", explique Gilles Lepottier, délégué général du Comité interprofessionnel de la dinde française (Cidef).

"Avec 650 000 tonnes produites chaque année, la France est devenue le premier pays européen du secteur (40 % du marché)", assure-t-il.

Avec 6,7 kilos par an et par habitant, les Français (77 % des ménages) sont les troisièmes consommateurs au monde de dinde, derrière les Américains (numéro un) et les Irlandais. En trente ans, la consommation de dinde des Français a été multipliée par six.

"Bien que 30 % des ménages la cuisinent pour Noël, la présence de la dinde sur les tables des fêtes s'est réduite. Depuis dix ans cette volaille subit la concurrence du chapon", constate Gilles Lepottier.

Avec la crise de la vache folle, les Français ont troqué depuis quelques années le steak-frites pour de la volaille et surtout de la dinde qui offre des produits élaborés et pratiques : panés, jambon ou blanc, découpes aromatisées et saucisses.

Les achats de découpes aromatisées de dinde ont augmenté de 29 % l'an dernier et ceux de panés surgelés de 13 %. Globalement les produits élaborés à partir de volaille sont de plus en plus appréciés par les consommateurs. Ils ont enregistré une progression de 47 % entre 1997 et 2001 et de 8 %, selon les statistiques de l'institut d'études sur la consommation Secodip.

"De plus, la dinde n'est pas frappée par des tabous religieux (viandes halal ou casher). C'est donc un atout pour ce secteur", assure Gilles Lepottier.

Selon le Cidef qui depuis 30 ans travaille à la promotion de la dinde, la France est ainsi devenue le premier éleveur européen de cet animal, faisant passer la production de 100 000 tonnes en 1974 à 634 000 t en 2004. La dinde figure au second rang de la production avicole française.

En 2002, la filière (50 % de petits éleveurs) a été contrainte de réduire sa production (-15 %) en raison d'un rétrécissement des marchés à l'export (élargissement des frontières en Europe, augmentation de la production de dindes en Allemagne et importations en provenance du Brésil).

La France, avec ses 246 940 tonnes vendues en 2004 hors frontières, détient néanmoins le titre de premier exportateur mondial de dindes.