"Le lait bénéficie toujours d'une image favorable mais le bruit de fond significatif contre l'image et les bénéfices santé du lait et des produits laitiers ne reste pas sans conséquence et alimente les inquiétudes", a estimé jeudi 2 décembre Xavier Paul-Renard, président de l'Association de la transformation laitière (ATLA) lors de la convention annuelle réunissant les industriels privés et les coopératives du secteur.
Une importante campagne de publicité - pour un total d'environ 4 millions d'euros sur 18 mois - avec notamment un film de publicité de 30 secondes à la télévision - vient d'être lancée, a indiqué Yves Boutonnat, directeur du Cidil (Centre interprofessionnel de documentation et d'information laitière).
La consommation de lait en France a baissé de 81 à 77 litres par an et par habitant entre 1981 et 2003 et la consommation directe de beurre a diminué de 160 000 tonnes durant la même période.
L'objectif est donc, selon ATLA, de "redonner aux produits laitiers leur place centrale dans la nutrition au quotidien" et de "réhabiliter la matière grasse laitière dans le discours santé".
Pour restaurer son image, la filière laitière entend profiter d'une conjoncture favorable qui risque de ne pas durer. Le secteur laitier européeen a bénéficié en 2004 de trois phénomènes conjoncturels: une forte demande mondiale, notamment chinoise, qui a favorisé les exportations (beurre et fromages notamment), une hausse de la consommation de fromages dans certains pays (dont l'Allemagne) et une faible collecte laitière dans les 25 pays de l'Union européenne.
Alors que la baisse des prix liée à la réforme de la Politique agricole commune (Pac) avait suscité de nombreuses manifestations cet été, le secrétaire d'Etat à l'Agriculture Nicolas Forissier a estimé que "l'année 2004 aura finalement été une année plus favorable que nous l'avions imaginé".
A la suite de l'accord signé le 2 septembre dernier entre éleveurs et transformateurs, le prix payé aux producteurs aura été de 9,3 euros pour 1 000 litres, soit environ 3 %, alors que l'aide directe versée par Bruxelles est de 12,16 euros pour 1 000 litres.
Pour 2005, l'hypothèse qui prévaut actuellement est celle d'une diminution du prix payé aux producteurs de l'ordre de 6 à 8 euros alors que les producteurs toucheront un total d'aides de 24 euros pour 1 000 litres, selon Gérard Calbrix, l'économiste d'ATLA.
La France est le premier exportateur mondial de produits laitiers et le deuxième en terme d'excédent avec plus de 2 milliards d'euros en 2003, en progression de 2 % sur 2002. |
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