(21/10/2004) Le Brésil (qui a augmenté sa production agricole de 50 % en quatre ans) souhaite que l'Europe ouvre ses portes à sa viande de boeuf, via des quotas d'importation plus importants, même si les négociations entre l'Union européenne et le Mercosur ne pourront aboutir en 2004 et devront se poursuivre en 2005.
« Laissez-nous travailler en Europe comme nous laissons des entreprises françaises - Dior, Peugeot, Renault, Carrefour et Axa - gagner beaucoup d'argent au Brésil », a plaidé Marcus Pratini Moraes, président de l'Association brésilienne des industries exportatrices de viande (Abiec), lors d'une conférence de presse dans le cadre du Sial (Salon international de l'alimentation) à Paris.
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L'ancien ministre brésilien de l'Agriculture (1999-2003) a rappelé que son pays était devenu en 2003, devant l'Australie, le premier exportateur mondial de viande de boeuf - avec 1,3 million de tonnes, soit 20 % du total mondial, contre seulement 592.000 tonnes en 2000 - alors que le Brésil abat chaque année 38 de ses 192 millions de têtes. Seulement 20 % de la production de viande de boeuf est exportée dans 108 pays - dont près de la moitié dans l'Union européenne - tandis que 80 % est consommée sur le marché intérieur, le Brésilien en mangeant 35 kg par an, soit le double d'un Européen. |
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Pour l'ancien ministre de l'Agriculture « il est simpliste de penser que le boeuf qui est exporté est soustrait de la consommation intérieure. En revanche, c'est en ayant accès au marché des pays industriels, grâce à des coûts de production de 1 euro/kg net contre 2,60 euros en France, que nous allons générer les outils qui nous aideront à gagner nos défis intérieurs. L'idée qu'un pays ne pourrait exporter que lorsque tous les besoins de sa population seraient satisfaits est une théorie absurde. »
Dernière réserve agricole du monde
La récente proposition de l'Union européenne au Mercosur (Brésil, Argentine, Paraguay et Uruguay) de porter son offre de quotas annuels d'importation de viande bovine de 56.000 tonnes à 116.000 tonnes par an (dont près de la moitié pour le seul Brésil) est jugée insuffisante par Marcus Pratini Moraes qui souhaite que celle-ci atteigne 300.000 tonnes.
« Le Brésil est en effet la dernière réserve agricole du monde avec 90 millions d'hectares de libres, près du double des surfaces actuellement cultivées, sans avoir à toucher à un arbre de la forêt amazonienne », souligne Marcus Pratini Moraes.
Pour le président de l'Abiec, « les exportations de boeuf brésilien viennent d'élevages situés en dehors de la forêt de l'Amazone car il est virtuellement impossible de nourrir du bétail dans la forêt car une telle entreprise ne serait pas économiquement viable ».
« Les exportations de boeuf brésilien aident le Brésil à devenir une société plus riche, plus stable et plus juste. Cela aide le monde entier à se nourrir de façon plus saine et à un moindre coût qu'aujourd'hui », conclut Marcus Pratini Moraes, incitant les pays européeens à traduire leurs discours en actes pour « diminuer la pauvreté en permettant un meilleur revenu aux producteurs agricoles ».
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