Ce projet de loi, qui devra être transmis ensuite au Conseil d'Etat, concerne la transposition en droit français de deux directives européennes, ajoute-t-on au ministère de l'Agriculture.
La première directive concerne les essais OGM dans des endroits confinés (en laboratoire), et la deuxième les essais OGM en plein champ.
Le président Jacques Chirac a annoncé jeudi la préparation d'un projet de loi sur les OGM "qui vise à fixer un cadre clair pour les recherches et à transposer les directives communautaires applicables", rappelle-t-on.
Dans un discours sur la modernisation de l'agriculture, Jacques Chirac a souhaité que l'on aborde la question des OGM "avec objectivité, raison et sans a priori, ni passion déplacée".
Interrogé par l'AFP, le président de la FNSEA (Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles) Jean-Michel Lemétayer s'est félicité de la position du président de la République. "Cette position sur la recherche est la mienne. Il faut permettre aux scientifiques de travailler et aux politiques de décider", a déclaré le président du principal syndicat agricole français.
Pour Jean-Michel Lemétayer adopter une telle position "ce n'est pas défendre la production d'OGM en France".
De son côté José Bové, qui mène le combat contre l'introduction d'OGM en France, a affirmé à l'AFP que "l'intervention de Chirac n'était que de circonstance et dans l'argumentaire présenté il n'y avait rien sur le fond".
José Bové, membre du bureau de l'organisation paysanne internationale Via Campesina et ancien porte-parole de la Confédération Paysanne, plusieurs fois traduit en justice pour avoir participé à la destruction d'expérimentation d'OGM, a souligné que de plus en plus de pays, notamment dans l'Hémisphère Sud, refusaient les OGM comme "récemment le Mali".
Le nouveau porte-parole de la Confédération Paysanne Jean-Emile Sanchez dénonce le "comportement du Président de la République qui est autiste par rapport à la société cvile qui refuse les OGM". "Malgré ce refus, on veut nous imposer les OGM dans les champs et dans nos assiettes", déplore Jean-Emile Sanchez.
François Lucas, le président de la Conférence Paysanne, autre organisation minoritaire, dénonce "le décalage entre le discours et les actes" au moment où, selon lui, "les firmes qui vendent des semences de maïs ne veulent plus promettre aux paysans français que celles-ci soient complètement exemptes d'OGM".
Les expériences menées en France sur des cultures et des arbres avec des semences génétiquement modifiées à des fins de recherche et de développement concernent en 2004 seulement 48 parcelles, dont 27 ont déjà été détruites par des manifestants anti-OGM, soit au total 7 hectares, selon la Direction générale de l'alimentation (DGAL) du ministère de l'Agriculture. |
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