Les professionnels réagissent au déclin des ventes de viande

PARIS, 19 oct 2004 (AFP) - La consommation française de viande de boucherie a poursuivi en 2004 son fléchissement entamé en 1991 mais le Centre d'information des viandes (Civ) veut replacer celle-ci au centre d'une alimentation équilibrée.

"Il n'y a aucune fatalité au déclin de la consommation de viande et nous croyons au contraire, comme pour le pain il y a quelques années, que les Français vont reconnaître ses qualités nutritionnelles et qu'elle va recommencer à croître", a déclaré Denis Sibille, président d'Interbev (Interprofession du bétail et des viandes), mardi au cours d'une conférence de presse.

Afin de vanter ses qualités, l'interprofession bovine a choisi le comique Jean-Yves Lafesse pour une campagne de publicité qui démarrait mardi. Après avoir atteint un pic en 1991, la consommation de viande de boucherie n'a cessé depuis "de suivre une tendance baissière de 1 % par an, accentuée par les crises suite aux épidémies d'encéphalopathie spongiforme bovine (ESB) - la maladie de la "vache folle" - en 1996 et 2000", a souligné M. Denis Lerouge, directeur général de Comaral, une société de conseil en marketing, lors de cette conférence de presse alors que se déroule jusqu'au 21 octobre le SIAL (Salon International de l'Alimentation) à Villepinte (Seine-Saint-Denis). Entre 1999 et 2003, la diminution des achats des ménages pour la viande de boucherie s'est établie à -10,3 % en volume même si on relève une légère progression en valeur.


Toutes les viandes sont touchées

Le prix d'achat n'est pas la raison principale de cette désaffection car la consommation diminue sensiblement avec le niveau du diplôme du chef de famille - les cadres privilégiant les aliments à "bonne image nutritionnelle" : poissons, fruits et légumes - et est plus faible dans les villes de plus de 100 000 habitants.

Toutes les viandes sont touchées : boeuf (-7,4 %), veau (-10,9 %), porc (-9,6 %), cheval (-5,1 %) et surtout agneau (-25,8 %).

Les 8 premiers mois de 2004 - mesurés par le panel Secodip sur les achats des ménages- ne font que confirmer cette chute avec une nouvelle baisse générale de -4,5 % en volume (avec seulement une diminution de -2,3 % pour le boeuf).

Les Français ne consomment plus en moyenne que 27 grammes de viande de boeuf par jour, hors produits élaborés, soit moins de 2 steaks par semaine. "Nous souffrons d'un déficit de communication alors qu'il apparaît nettement dans les analyses scientifiques que la viande est indispensable dans l'équilibre alimentaire", reconnaît Pierre Chevalier, président du CIV, par ailleurs président de la FNB (Fédértion nationale bovine). Aussi l'interprofession de la viande bovine a décidé de consentir un effort particulier - pour un coût de 2,5 millions d'euros sur un total de 25 millions d'euros pour la communication d'Interbev - afin de financer la diffusion sur les chaînes de télévision de trois spots de publicité, jusqu'au 14 novembre, réalisés et joués par le comique Jean-Yves Lafesse, avec un nouveau slogan "Le Boeuf, l'équilibre et bien plus".

Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,1 €/kg net +0,05
Vaches, charolaises, R= France 6,94 €/kg net +0,02
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

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