Un plan pour faire face à une éventuelle pandémie

Il s'agit d'"être au rendez-vous du principe de précaution", même si actuellement une contamination interhumaine large du virus de la grippe aviaire n'existe pas, a insisté le ministre.
Au total, 43 cas humains de grippe dus au virus H5N1 de la grippe aviaire ont été recensés en Thaïlande et au Vietnam depuis janvier, entraînant 31 décès. Il s'agissait de personnes ayant été en contact avec des poulets ou oiseaux malades. Dans un cas cependant, en cours d'examen par l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), la contamination aurait pu survenir à la suite de contacts étroits entre une mère et sa fille malade.

Une grippe nouvelle pourrait s'avérer "dangereuse" et "parmi les pandémies (épidémies à grande échelle) infectieuses, la pandémie grippale est redoutée", a reconnu M. Douste-Blazy. Répondant aux recommandations de l'OMS de se préparer à une éventuelle pandémie, le plan français s'articule en plusieurs phases, selon le niveau de risques d'une telle épidémie ou son apparition confirmée. Dans l'immédiat, compte tenu de l'épizootie (épidémie chez l'animal) dans plusieurs pays d'Asie, il s'agit, selon M. Douste-Blazy, de surveiller le cheptel français, les importations, et de prévenir les voyageurs se rendant en Asie: il leur est conseillé de ne pas toucher les animaux et leurs déjections. Au retour de cette région, toute personne ayant un syndrome grippal est invitée à contacter le SAMU. Si une confirmation interhumaine du virus était avérée, il faudrait "prévoir d'isoler les personnes venant d'Asie", et notamment fournir des antiviraux aux personnes au contact des malades, a précisé le ministre, reconnaissant qu'en cas de "transmission interhumaine généralisée" il y aurait "de très nombreuses contaminations".

Par précaution, les autorités françaises ont déjà commandé 13 millions de doses d'antiviraux pour protéger la "population à risque élevé de complications (enfants, personnes souffrant de maladies chroniques)" et le personnel soignant, a précisé le directeur général de la Santé, William Dab. Selon un scénario développé par l'Institut national de veille sanitaire (InVS), une pandémie de grippe pourrait toucher entre 9 et 21 millions de personnes en France. Si un vaccin était disponible dès le début de la pandémie, vacciner toute la population permettrait d'éviter 57% des cas et 72% des décès.