Alors qu'il "n'y a pas de grippe aviaire en France aujourd'hui", ni de contamination interhumaine avérée, il s'agit, selon M. Douste-Blazy, d'appliquer le "principe de précaution", conformément aux recommandations de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS).
Au total, 43 personnes ont été infectées par le virus H5N1 de la grippe aviaire en Thaïlande et au Vietnam depuis janvier, 31 d'entre elles sont décédées, selon l'OMS. Elles avaient été en contact avec des volailles ou oiseaux malades qui leur ont transmis le virus. Dans un cas cependant, en cours d'examen par l'OMS, la contamination aurait pu survenir suite à des contacts étroits entre une mère et sa fille malade.
S'il s'avérait, ce qui n'est pas le cas jusqu'à présent, que le virus a pu s'adapter et acquérir la capacité de se transmettre d'humain à humain, la grippe nouvelle pourrait se révéler dangereuse pour l'homme, non protégé par ses défenses immunitaires contre ce nouveau virus.
Une pandémie de grippe, c'est-à-dire une épidémie à large échelle du type de celles recensées en 1918-19, 1957 ou 1968, pourrait alors être à redouter. Même s'il faut "garder en tête le scénario catastrophe" de la pandémie de grippe espagnole qui avait fait plus de 20 millions de morts dans le monde en 1918-19, la situation actuelle est différente, selon le directeur général de la Santé William Dab.
"L'état de santé de la population, les infrastructures sanitaires n'ont rien à voir" avec la situation qui prévalait au lendemain de la Première guerre mondiale, insiste-t-il.
Et plusieurs conditions restent à remplir pour que le virus devienne dangereux pour l'homme. Si les oiseaux sauvages ou aquatiques servent de longue date de "réservoir de virus grippaux", ces derniers "n'infectent pas facilement l'homme", explique Sylvie van der Werf, experte de la grippe à l'Institut Pasteur.
Le porc pourrait servir de "creuset de mélange" permettant au virus de muter pour s'adapter aux mammifères, ou bien le virus des volailles devenir directement capable d'infecter l'homme. Tout dépend alors, précise-t-elle, s'il peut seulement le faire "occasionnellement" ou de manière "efficace".
Le plan français est gradué en fonction des risques de voir surgir une pandémie ou son apparition confirmée. Dans l'immédiat, il s'agit, selon M. Douste-Blazy, de surveiller le cheptel français, contrôler les importations, renforcer contrôles vétérinaires et douaniers, et de prévenir les voyageurs se rendant en Asie: il leur est conseillé de ne pas toucher les volailles, oiseaux et leurs déjections. Au retour de cette région, toute personne ayant un syndrome grippal est invitée à contacter le Samu.
En cas de "transmission interhumaine limitée" du virus, le plan prévoit des mesures de restrictions des voyages et d'isolement des personnes venant des zones infectées, ainsi que notamment la fourniture d'antiviraux aux personnes aux contacts des malades.
Par précaution, les autorités françaises ont déjà commandé 13 millions de doses d'antiviraux pour protéger la "population à risque élevé de complications (enfants, personnes souffrant de maladies cardiaques, respiratoires)" et le personnel soignant, a précisé M. Dab. |
L’Europe cède sa place à l’Amérique du Sud sur le marché des broutards au Maghreb
« J’ai opté pour un système très simple car c’est rentable »
Réformer ou garder ? 26 éleveurs dévoilent leur stratégie de renouvellement
Le vêlage 2 ans n’impacte pas la productivité de carrière des vaches laitières
FCO : le Grand Ouest en première ligne
« Pas d’agriculture sans rentabilité ! », rappelle la FNSEA
Quelles implications environnementales de la proposition de l’UE pour la Pac ?
L’agriculture biologique, marginalisée d’ici 2040 ?
Pourquoi la proposition de budget de l’UE inquiète le monde agricole
Matériel, charges, prix... Dix agriculteurs parlent machinisme sans tabou