Gouvernement et écologistes devant le Conseil d'Etat

PARIS, 20 août 2004 - Le gouvernement et les écologistes se sont affrontés vendredi devant le Conseil d'Etat sur la validité d'un arrêté ministériel autorisant l'abattage de quatre loups dans trois départements alpins.

La haute juridiction administrative, saisie par quatre associations (Association pour la sauvegarde des animaux sauvages, Société protectrice des animaux, France Nature Environnement, Convention Vie et Nature), devait se prononcer dans la soirée sur un gel éventuel de l'application de ce texte, avant de statuer ultérieurement sur le fond. L'arrêté ministériel du 12 août autorise jusqu'à la fin de l'année l'abattage par des gardes assermentés de quatre loups, espèce protégée par les conventions internationales, dans les Alpes-Maritimes, les Alpes-de-Haute-Provence et les Hautes-Alpes. Cette mesure exceptionnelle, si elle est validée par la justice administrative, n'est guère susceptible toutefois d'apaiser la colère des éleveurs de moutons, qui ont menacé de sortir les fusils si des mesures draconiennes ne sont pas prises par les pouvoirs publics pour protéger les troupeaux.

Devant le Conseil d'Etat, les associations de défense de la nature ont minimisé le risque encourru par les éleveurs, rappelant d'autre part que ces derniers étaient indemnisés en cas d'attaques. Un prélèvement de quatre loups représenterait 10% de l'effectif global, alors que la population n'est pas encore reconstituée de façon stable, selon les associations, qui chiffrent à 150 animaux le seuil à atteindre pour reconstituer les meutes de façon stable.

Les experts gouvernementaux estiment quant à eux la population actuelle à 55 loups, dont 39 identifiés individuellement grâce à leurs traces génétiques. La croissance annuelle pour les meutes déjà installées est de l'ordre de 25%, ce qui autorise des prélèvements allant jusqu'à 5 à 7 individus sans mettre en danger l'espèce, selon l'Office national de la chasse et de la faune sauvage. Les experts gouvernementaux reconnaissent d'autre part que la tendance générale est à une augmentation des attaques contre les troupeaux. Les dégâts, selon un haut-fonctionnaire du ministère de l'agriculture, ne se chiffrent pas seulement en nombre de moutons tués: un troupeau qui a été attaqué est beaucoup moins prolifique, les avortements spontanés nombreux, contribuant au découragement des bergers, a-t-il rappelé.

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