Veau de la Pentecôte : les éleveurs perçoivent le bout du tunnel

PARIS, 29 mai 2004 - Après avoir tout mis en oeuvre ces dernières années pour conserver et améliorer la qualité de leur production, les éleveurs de veaux se déclarent sereins sur l'avenir de la filière, l'activité générant des revenus et attirant les jeunes.

La filière a "fait le ménage dans la profession" et aujourd'hui "il n'est plus question de retrouver des escalopes de veau qui fondent de moitié à la cuisson ou des opérateurs peu scrupuleux qui utilisent les hormones", a expliqué vendredi Fabrice Heudier, président d'Interveaux, l'interprofession qui regroupe la majorité des éleveurs et des commerçants de bestiaux. "Si un opérateur essaie de trafiquer, nous nous portons systématiquement partie civile", a prévenu M. Heudier à l'occasion d'une campagne de promotion sur le "Veau de la Pentecôte".

La profession s'est "engouffrée dans toutes les démarches de certifications de produits". Elle a mis en place, par le biais de cahiers des charges très stricts et d'un suivi rigoureux, différentes démarches de qualité sous les signes officiels: Label Rouge, Certification de Conformité et Agriculture Bio. Des contrôles, allant des producteurs jusqu'aux distributeurs, sont effectués par des organismes indépendants.

Dernier exemple des efforts réalisés par les éleveurs : la généralisation, depuis le 1er janvier 2004, des normes européennes de bien-être des animaux à tous les élevages. "Cela consistait à supprimer les cases individuelles, les veaux devant être désormais élevés de façon collective avec au moins 1,70 m2 de surface pour chaque animal", a expliqué M. Heudier. Sur le plan sanitaire, cela n'est pas sans poser de problèmes avec les risques de propagation de maladie, a-t-il admis, "mais les conditions de travail des éleveurs sont meilleures". La mise aux normes des anciens bâtiments a en outre nécessité un investissement "très important, d'environ 300 euros par place".

Mais ces efforts étaient nécessaires, car le prix élevé de cette viande "ne nous permet pas de décevoir le consommateur", a justifié M. Heudier qui dit les éleveurs "sereins sur l'avenir de la filière", une activité qui "génère des revenus et attire les jeunes". Seul bémol: le prix de revient élevé du veau en raison de son alimentation à base de protéines d'origine laitière, répercuté au consommateur en bout de la chaîne. D'où un frein à la consommation qui se stabilise, voire tend à baisser. Les Français consomment en moyenne 5 kg par habitant et par an de viande de veau.

Pour stimuler l'appétit des consommateurs pour la viande de veau, la filière a lancé il y a quelques années une opération de communication sur le veau, à l'occasion de la Pentecôte, période qui a été choisie en raison de la saisonnalité des vêlages, a précisé M. Heudier. A 90%, le budget de l'interprofession est absorbé par la communication sur le veau, dont 1 M EUR pour le veau de la Pentecôte, a-t-il indiqué. La France est le premier pays producteur de veau d'Europe avec 1,8 million de veaux élevés chaque année mais aussi le premier consommateur de cette viande. Elle se situe, selon M. Heudier, "juste devant les Pays-Bas à qui elle importe 50.000 tonnes de veau par an, et l'Italie". La France compte quelque 5.000 éleveurs, concentrés essentiellement dans le grand ouest, l'Aquitaine, le sud-ouest et Rhône-Alpes, qui disposent en moyenne "d'environ 200 places". La durée d'engraissement d'un animal variant entre 120 et 145 jours, l'éleveur peut ainsi produire un peu plus de 400 veaux par an.

Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,1 €/kg net +0,05
Vaches, charolaises, R= France 6,94 €/kg net +0,02
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

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