Les signes de convalescence de la filière ovine se multiplient comme en témoignent les éleveurs de moutons qui se mobilisent pour encourager les jeunes à exercer ce métier, selon eux plein d'avenir.
"Moderne, plein d'avenir et rémunérateur: le potentiel de développement de l'élevage ovin est réel mais méconnu", a indiqué à l'AFP Emmanuel Coste, président d'Interbev Ovins, l'interprofession, rappelant que la France n'est autosuffisante "qu'à hauteur de 40%".
Depuis une dizaine d'années, le secteur était "en perdition", souligne-t-il. Mais la revalorisation des primes versées par Bruxelles ainsi que la crise de la fièvre aphteuse en 2001, qui a entraîné une forte baisse des exportations britanniques d'ovins en France, ont été une "véritable opportunité pour la filière qui entend reconquérir des parts de marché".
Les prix ont également grimpé à la production, la demande étant plus forte que l'offre. Un contexte qui n'a pas empêche le cheptel de continuer de régresser. Pour enrayer cette baisse, la filière a lancé un plan d'action qui commence à porter ses fruits. Alors que la diminution du cheptel était encore de 2 à 3% en 2002 sur l'année précédente, elle n'était plus que de -0,5% en 2003 par rapport à 2002.
La filière encourage notamment les jeunes éleveurs à s'installer. "Le message consiste à leur prouver que ce métier est "désormais rémunérateur et aussi que l'évolution des techniques d'élevage et les nouveaux équipements permettent d'améliorer les conditions de travail des producteurs", explique M. Coste.
"Il faut en finir avec les clichés, éleveur ovin est un métier moderne", lance-t-il. "Désormais, les producteurs bénéficient d'une qualité de vie largement comparable à celle d'autres catégories socioprofessionnelles", assure-t-il. L'élevage ovin est rentable: pour preuve, le revenu des exploitations ovines, selon les résultats des comptes de l'agriculture, a progressé de 13% en 2000, 40% en 2001 (situation liée à la fièvre aphteuse) et de 9% en 2002.\n Et les perspectives pour les prochaines années "sont loin d'être défavorables si les efforts de segmentation du marché continuent", relève l'interprofession.
Au niveau de la formation, M. Coste a regretté que ce secteur soit trop souvent absent des programmes des lycées agricoles. "Nous estimons qu'il est primordial de proposer dans le cursus de formation de tous les élèves un enseignement minimum sur la production ovine", a-t-il dit. Concernant l'installation, la filière étudie la possiblité d'aller à la recherche d'investisseurs privés pour aider les futurs producteurs, a précisé M. Coste.
Actuellement, le cheptel ovin se compose de 6.446.000 brebis réparties chez quelque 48.000 éleveurs. L'ambition de la filière est de développer sa production de 20% dans les cinq ans. Sur le stand "l'agneau on y croit" au salon de l'agriculture, la filière attire de nombreux visiteurs, tant des jeunes en quête d'informations pour s'installer que de consommateurs à la recherche des bonnes recettes de cuisine à base d'agneau, ou d'informations sur la qualité de sa viande.
La relance de la production ovine nécessite également d'informer et d'inciter le consommateur à accroître sa consommation d'agneau, viande que les Français disent aimer "mais que paradoxalement ils oublient trop souvent d'acheter" et dont ils jugent le coût un peu trop élevé à leur goût.
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