L'épidémie devrait réduire la surproduction de volailles en Europe

La grippe aviaire, qui après l'Asie vient de toucher quelques milliers de poulets américains, devrait assainir le marché mondial de la volaille, confronté en Europe à une surproduction et à la concurrence exercée par les Etats-Unis et le Brésil.

"La grippe aviaire qui frappe l'Asie a pour l'instant un effet positif. Elle va apporter un ballon d'oxygène au marché mondial de la volaille qui était en surproduction", a déclaré Christian Marinov, directeur adjoint de la Confédération française de l'aviculture (CFA). "Mais cette crise ne doit pas perdurer et provoquer une baisse de 20 à 30% de la consommation européenne au cours des prochains mois car elle aurait des effets négatifs sur l'élevage français", relève-t-il.

En revanche, la crise risque d'être sévère pour l'Asie si elle n'est pas enrayée rapidement. Quatrième exportateur mondial de volailles, la Thaïlande vend chaque année en Europe entre 200.000 et 250.000 tonnes de poulets découpés, destinés notamment à l'industrie. L'Union Européenne a fermé jusqu'à la mi-août ses frontières aux volailles asiatiques. Ces derniers jours, la Corée du sud, le Japon, Singapour et la Malaisie ont suspendu l'importation de poulets américains, après la découverte d'un foyer de grippe aviaire dans le Delaware (nord-est).

En Chine, deuxième producteur mondial de volailles (8 milliards d'animaux) le canard laqué commence à être boudé dans les restaurants de Shangaï. Pékin va dépêcher une délégation à Tokyo afin de discuter de la reprise des importations de volailles chinoises. La Chine, troisième fournisseur de poulet de l'Archipel, a exporté 120.000 tonnes de viande de volaille au Japon l'an dernier.

Triplement du commerce mondial en 10 ans. Evaluée à 74.000 millions de tonnes en 2002, la production mondiale de volailles fait l'objet d'un commerce international qui a quasiment triplé en dix ans pour atteindre 7,5 millions de tonnes en 2001. En 2002, les problèmes sanitaires (grippe aux USA, résidus antibiotiques en Chine et en Thaïlande) ont toutefois entraîné une baisse de 1,5% du commerce mondial avicole, souligne la CFA.

Dopés notamment par la faiblesse de leur monnaie, Etats-Unis et Brésil - quart des exportations mondiales - se taillent la part du lion, avec des exportations de poulets ayant porté respectivement sur 2,2 millions et 1,7 million en 2003, selon les statistiques de la CFA. La Thaïlande et l'Union Européenne sont également des acteurs importants avec des exportations respectives de 500.000 et 700.000 tonnes.

La volaille est de plus en plus appréciée par les consommateurs, occupant dans leur assiette la deuxième place derrière la viande de porc (94 millions de tonnes) et devant la viande de boeuf (58 millions). Cet appétit a entraîné depuis une dizaine d'années une croissance moyenne de 5% par an pour la filière avicole. Mais certaines régions ont connu des progressions nettement supérieures, en particulier l'Amérique latine avec une hausse de 8,2% par an (Brésil +9,3%) et l'Asie (+6,9%).

Avec 13,5 millions de tonnes produites il y a un an, la Chine talonne les Etats-Unis, premier producteur mondial avec 17,3 millions de tonnes. Globalement, l'Asie représente un tiers de la production mondiale, l'Amérique du Nord 29%, l'Europe 17% (dont 12% pour l'Union européenne) et l'Amérique latine 15%. La Russie absorbe un quart des exportations mondiales de poulets, ses élevages ne pouvant répondre à la demande.

Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,1 €/kg net +0,05
Vaches, charolaises, R= France 6,94 €/kg net +0,02
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

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