Lors d'une conférence de presse, le ministre a précisé que si les trois premiers loups tués s'avéraient être des femelles, le tir s'arrêterait à trois animaux. Les tirs seront effectués par des gardes assermentés. Le ministre a insisté "sur le caractère récurrent des attaques et sur l'obligation de vérifier préalablement que les éleveurs attaqués (...) ont bien mis en oeuvre les moyens de protection adaptés".
Le gouvernement envisageait initialement de tuer "5 à 7 individus de la population du sud-est de la France", dans une version préliminaire du Plan d'action sur le loup, élaboré en avril à la suite de discussions entre le ministère de l'Ecologie, celui de l'Agriculture, les représentants des éleveurs et les écologistes.
Plusieurs associations écologistes étaient montées au créneau pour dénoncer une mesure portant atteinte à la survie de l'espèce, alors que le loup est protégé par la Convention de Berne (1979) et par la directive européenne Habitats (1992). Le ministre a souligné lundi que "ces prélèvements ne pourront avoir lieu que dans le plus strict respect des conventions internationales auxquelles notre pays a souscrit, en particulier la Convention de Berne". Il a défendu une décision "doublement prudente", puisqu'elle autorise le tir de 10% de la population avérée de loups (39) et non de la population estimée (55 loups), et qu'elle arrêtera le tir à 3 loups s'il s'agit de femelles.
Le prélèvement de 10% ne met pas en péril la population de loups, en croissance d'environ 20% par an, selon le ministère. Le ministre a récusé tout "zonage", confinant le loup dans des secteurs restreints de l'arc alpin. "Il est illusoire de penser, compte tenu du dynamisme de cette population et de la capacité de l'espèce à explorer et occuper de nouveaux territoires, que le loup s'arrêtera sur les rives du Rhône", a indiqué le ministre. Dès lors, M. Lepeltier souhaite un "important débat national sur le loup", afin d'"apprendre à gérer tous ensemble, et solidairement ces problèmes".
Le ministre de l'Ecologie a confirmé d'autre part que la mort de 140 brebis la semaine dernière dans les Alpes serait bien due à un prédateur. Les brebis, qui faisaient partie d'un élevage de la commune de Beauvezer (Alpes-de-Haute-Provence), ont péri dans la nuit de vendredi à samedi en tombant dans un ravin, après l'attaque d'un loup ou d'un chien errant. "Je mesure complètement la détresse de l'éleveur et de la bergère, qui étaient sur place", a déclaré M. Lepeltier. "D'après les constatations des gardes, ce serait bien un prédateur", a-t-il expliqué, ajoutant que l'éleveur serait indemnisé. |
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