Les agriculteurs ont obtenu gain de cause

PARIS, 17 juin 2004 - Les organisations agricoles ont obtenu gain de cause jeudi 17 juin sur la plupart de leurs revendications, lors de la table ronde organisée à Bercy sur les prix dans la grande distribution, avec l'inclusion d'un traitement particulier pour les prix des produits agricoles.

Ils ont d'abord obtenu la suppression des marges arrière qu'ils versent à la distribution sur les produits agricoles frais (fruits et légumes, boucherie, marée), une mesure qu'ils réclamaient depuis des années. Le président de la FNSEA (Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles) Jean-Michel Lemétayer et le président des Jeunes Agriculteurs Jérôme Despey se sont aussi félicités que la baisse des prix décidée jeudi ne donne lieu "à aucune renégociation des contrats existants avec les PME" et ne se répercute pas sur les agriculteurs.

"Il y a un engagement de baisse des prix de la part des grands industriels et de la distribution. Le risque était que cet accord se fasse sur le dos des agriculteurs. Nous avons fait en sorte que les prix des produits agricoles ne subissent en aucun cas la répercussion de ces engagements", a déclaré M. Lemétayer. "Ce qui apparaissait le plus scandaleux, c'est quand un producteur de salades, de fraises ou d'abricots retrouvait son prix multiplié par quatre pour le consommateur", a-t-il dit.

L'accord reconnaît que "les prix des fruits et légumes et autres produits agricoles bruts se forment selon des mécanismes particuliers" et promet que l'Etat "met en oeuvre des contrôles spécifiques et renforcés". Les rabais que les distributeurs demandent en cours d'année à leurs fournisseurs agricoles devront être mieux définis et prévus à l'avance, pour éviter des pressions inattendues. Le texte prévoit en effet que "les remises, ristournes et rabais, immédiats ou différés, en nature ou en valeur, qui ne constituent pas la juste contrepartie du volume des achats effectués par le distributeur auprès du producteur, de leur régularité ou de services logistiques sont supprimés".

Le texte mentionne, mais en renvoyant le projet à des négociations ultérieures avec les distributeurs, qu'en cas de crise exceptionnelle, la baisse des prix des produits agricoles sera répercutée au consommateur avec un gel de la marge des distributeurs. Enfin, "les contrats durables permettant la mise en valeur des productions agricoles doivent être développés, tout en garantissant une juste rémunération au producteur".


Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,1 €/kg net +0,05
Vaches, charolaises, R= France 6,94 €/kg net +0,02
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

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