"Le Salon de l'Agriculture est l'un des cinq grands salons français, avec la Foire de Paris (800.000 visiteurs) et le Mondial de l'automobile (1,4 million, mais biennal)", a souligné John Shaw, président de Comexpo, société organisatrice du Salon, qui s'est achevé dimanche.
Les deux points forts, a-t-il expliqué, restent les animaux et les produits gastronomiques régionaux, pour lesquels l'intérêt des Français s'accroît. D'où une fréquentation record, en hausse de 50.000 personnes par rapport à l'an dernier.
"Les Français sont de plus en plus urbains, nos enfants ont été élevés en ville: il y a ici un côté zoo, une curiosité saine pour les animaux, les enfants caressent les chèvres et viennent voir de +vraies vaches+", souligne M. Shaw.
"Les achats de produits régionaux augmentent aussi, même si c'est cher, car les gens ont en assez des produits sans goût de la grande distribution", a-t-il noté.
Le Salon a étendu son domaine aux autres aspects du monde rural, comme l'horticulture et tout ce qui intéresse les citadins qui veulent se rapprocher de la campagne. La presse, qui apprécie ce mini-tour de France installé à la porte de Paris, multiplie chaque année des reportages aux parfums du terroir.
Pour Comexpo, qui pendant des années a porté à bout de bras un salon au bord de la faillite, le succès marque un pari réussi, celui d'une organisation beaucoup plus professionnelle et d'un niveau de qualité plus élevé.
Les exposants ont été tenus d'améliorer la qualité de leurs stands, de leurs décors et des animations proposées au public. La sélection des vendeurs de produits régionaux est plus stricte, tout comme celle des bêtes.
Depuis deux ans, Comexpo a enfin équilibré les comptes du salon, dont le budget dépasse les 15 millions d'euros, mais débourse plus de 1,5 million d'euros pour payer la venue des animaux du concours agricole. Les éleveurs qui amènent leurs bêtes se voient offrir leurs stands, ce qui représente un budget conséquent car Comexpo loue fort cher les halls du Parc des expositions de la Porte de Versailles à Unibail, gérant du Parc.
"C'est le mètre carré de parc d'exposition le plus cher d'Europe", a relevé Christian Patria, président du salon, qui a profité de l'affluence d'hommes politiques qui ont défilé dans les allées à l'approche des régionales pour réclamer un nouveau parc d'expositions à Paris.
Un stand de 20 m2 peut coûter 12.000 euros, selon des exposants. Mais les ventes suivent: un stand de produits fermiers comme celui des fromages AOC du Centre a vendu en 9 jours 12.000 fromages. Le petit stand du porc de Bayeux a écoulé plus de 2.000 terrines, soit sept cochons...
Pour autant, les organisateurs estiment avoir évité tant le côté purement commercial que celui purement gastronomique. "Les gens viennent s'informer de ce qu'il y a dans leurs assiettes", a conclu le patron du salon. "A nous de développer les explications sur la façon dont sont fabriqués les produits. Qui sait comment on fait un saucisson?" a-t-il lancé. |
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