Selon un première estimation donnée vendredi par le président du salon, Christian Patria, le cap des 700.000 visiteurs pourrait être franchi cette année. Tout au long de cette manifestation qui, depuis 2002, dure 9 jours au lieu de 8, les visiteurs auront croisé bon nombre de politiques, qui se sont pliés au jeu très prisé de tâter les bêtes exposées, à l'exception de Marie-Georges Buffet, secrétaire nationale du PCF, qui s'y est refusée.
Inaugurant le salon samedi dernier, le président Jacques Chirac a tenté de rassurer le monde agricole frappé par des crises à répétition: prix du lait, colère des viticulteurs, crise sanitaire avec la grippe aviaire, mise en cause de la FNSEA... Des dossiers lourds qui pèsent sur le secteur.
Pendant trois heures, M. Chirac a sacrifié au rituel du bain de foule, serrant des centaines de mains, embrassant les enfants, posant de bonne grâce devant les Parthenaises et autres animaux. Le lendemain, le premier secrétaire du Parti socialiste, François Hollande, critiquait au salon "la gloutonnerie" de Jacques Chirac dans ses "promesses" aux agriculteurs et "la manière électoraliste" avec laquelle, selon lui, le chef de l'Etat traite le monde agricole.
Le Premier ministre, Jean-Pierre Raffarin, s'est lancé à son tour jeudi dans une visite marathon de près de sept heures, s'attardant sur l'espace Poitou-Charentes, à l'honneur cette année, en compagnie de celle qui lui a succédé à la présidence de la région, Elisabeth Morin (UMP). Le salon aura été aussi l'occasion pour les agriculteurs de manifester leur inquiétude: "Je ne laisserai pas tomber les producteurs de lait", a assuré Jacques Chirac à un producteur.
A un agriculteur qui se plaignait des prix "toujours plus bas payés aux producteurs par la grande distribution et de ceux toujours plus élevés payés par les consommateurs", le ministre de l'Agriculture Hervé Gaymard a affirmé sa volonté de mettre fin aux "dérives" de la grande distribution dans ses pratiques commerciales.
Le secrétaire d'Etat au Commerce Renaud Dutreil tenait le même langage devant le président des Jeunes Agriculteurs, Jérôme Despey, et indiquait vouloir faire appliquer des sanctions. Les syndicats agricoles ont également saisi l'occasion pour faire leurs doléances. A commencer par le président de la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA), Jean-Michel Lemétayer, qui a insisté auprès de Jacques Chirac sur la nécessité pour les jeunes agriculteurs d'avoir des "perspectives, de la lisibilité" au moment où l'élargissement de l'Union européenne accroît leurs incertitudes.
M. Lemétayer a aussi interpellé M. Raffarin, lui enjoignant de prendre, pour les filières en crise, "les mesures de soutien conjoncturelles indispensables. J'y tiens. Sinon vous m'entendrez M. le Premier ministre!", a-t-il lancé.
La Confédération Paysanne, avec, à sa tête, José Bové, a organisé l'une de ses coutumières manifestations "surprise", occupant pendant une heure et demie le stand du ministère de l'Agriculture, rebaptisé pour la circonstance "Ministère du KO agricole". |
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