Appelée par la Fédération nationale des producteurs laitiers (FNPL), cette journée d'action visait à maintenir la pression sur les industries et coopératives de la filière après l'échec de deux séries de négociations nationales les 22 janvier et 3 février. Les producteurs ont empêché les produits laitiers finis (fromages, yaourts) de sortir des laiteries ou centre de stockage de Lactalis, premier groupe industriel laitier français, en Mayenne, dans le Morbihan, l'Orne, la Meuse et le Tarn-et-Garonne, a-t-on appris auprès des gendarmes et des organisateurs.
Des laiteries d'autres groupes, comme Célia, Eurial, Cana, Nestlé ou Danone, ont été bloquées, notamment en Ille-et-Vilaine, Loire-Atlantique, Maine-et-Loire, Manche, Calvados, Vienne, Loiret et Haute-Garonne. Des gravats, de la neige et du fumier ont été déversés devant plusieurs laiteries et fromageries des Vosges. Le rayon laiterie d'un supermarché a été vidé dans le Morbihan. Des camions de collecte de lait et de livraison ont été confisqués dans la Sarthe.
Des membres des Jeunes agriculteurs ont également manifesté dans la Maison du lait à Paris. Signé en novembre 1997, l'accord qui a encadré les tarifs jusqu'au 1er janvier permettait de modifier le prix du lait vendu par les producteurs aux industriels selon la conjoncture : il variait en fonction du coût des engrais et semences mais tenait compte également du prix de vente de produits laitiers (yaourts, fromages...) en grande surface.
Les industriels du secteur, regroupés au sein de la Fédération nationale des industries laitières (FNIL) et de la Fédération nationale des coopératives laitières (FNCL), disent avoir dénoncé cet accord en raison de prix français "de 10 euros pour 1.000 litres plus élevés que nos concurrents allemands, belges et néerlandais", selon Bertrand Posté, directeur de la FNIL pour la Bretagne et les Pays de la Loire, régions assurant 35% de la production française.
Autre coup porté à la viabilité de l'accord cadre, selon le représentant industriel, "l'accord sur la PAC signé en juin 2003 à Luxembourg". Ce texte prévoit une baisse au 1er juillet des prix pratiqués par la Commission de Bruxelles pour acheter les surplus de beurre et de poudre le lait. "Nous demandons donc un recalage progressif sur les prix européens, d'où notre proposition aux producteurs de moins 10,7 euros pour le premier trimestre", poursuit M. Posté.
Un chiffre refusé par la FNPL : Bernard Bourgeau, son délégué régional pour la Bretagne et les Pays de la Loire, estime que "les transformateurs veulent répercuter les mauvaises valorisations actuelles des produits laitiers sur les marchés" et que "la transposition de cette logique pour le 2e trimestre conduirait à une baisse de 18 euros au total". Producteurs et transformateurs s'accordent toutefois sur le principe, demandé par le ministre de l'Agriculture, Hervé Gaymard, d'une "clause de paix" afin de parvenir à un accord provisoire pour le premier semestre 2004, ainsi que sur la nécessité de négocier un nouveau système durable. |
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